[Chronique] Young Thug – Barter 6

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En 2002, Lil Wayne intitulait son troisième album solo 500 Degreez, en réponse à la trahison de Juvenile qui venait de quitter Cash Money Records et pour déclarer qu’il était plus bouillant que son 400 Degreez sorti quatre ans plus tôt. Treize ans après, alors que Lil Wayne réclame des millions et menace de quitter ce même label, Young Thug, nouveau protégé de l’opportuniste Birdman, reprend de force le flambeau en sortant le sixième volet de la série Carter. Craignant une poursuite de Lil Wayne, il le renomme Barter 6 (aussi pour souligner son appartenance aux Bloods qui remplacent les lettres « C » par des « B »). Cet album, rapidement devenu mixtape, sonne autant comme un hommage que comme une attaque à Lil Wayne, impliquant peut-être un changement de dynastie. Barter 6 pourrait donc être un cap important. 

Barter 6 commence là où s’était arrêté Tha Tour Part. 1. En effet, on retrouve London’ On Tha Track, qui en était l’architecte principal, et Wheezy qui avait signé le seul Milk Marie. Sur cette nouvelle mixtape, les rôles s’échangent: London’ On Tha Track distille ses interventions, Wheezy prend les rênes mais cette ambiance de virée nocturne persiste. Dans cette atmosphère très classe tout en étant obscure, on retient quelques morceaux qui sortent du lot (l’entêtant Check, le magnifique Numbers ou le sombre Dome) et certains qui tirent le lot vers le bas (OD et son instrumentale qui s’efface devant la prestation de Young Thug, Amazing et son beat répugnant). La mixtape est bonne dans son ensemble mais peu de titres paraissent évidents au milieu de cette ambiance très travaillée. Malgré les bonnes apparitions de Duke, T.I. ou Yak Gotti, l’écoute de Barter 6 ressemble à la seule écoute d’un fou et de ses bizarreries, le tout sur de bonnes instrumentales qui peinent pourtant à marquer les esprits (la faute à Wheezy?).

Si Barter 6, mixtape pensée comme un album, n’est pas tout à fait le cap qu’on voulait que Young Thug franchisse, il ne faut pas oublier qu’il a fallu à Lil Wayne plusieurs années avant de devenir cet artiste global. Il a fallu également que Lil Wayne s’affranchisse du son de Mannie Fresh, après que ce dernier ait quitté le label, en rappant sur les instrumentales des autres comme sur les mixtapes Dedication ou en allant chercher d’autres producteurs sur Tha Carter II. Bien qu’on attende toujours Metro Thuggin’, son album en collaboration avec Metro Boomin’, Young Thug gagnerait peut être à diversifier ses producteurs, à chercher ailleurs qu’à Atlanta, afin d’élargir ses horizons, et donc de toucher d’autres publics, et de re-créer la surprise.

Par Dimitri. 

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[Rétrospective 2014] Les mixtapes US de l’année

Si le regretté A$AP Yams (R.I.P.), tête pensante de l’A$AP Mob, avait déclaré à propos de l’année 2014 qu’elle était la pire année dans l’histoire du hip-hop, les tops rétrospectifs que vous propose HHSOM auront pour objectif de relativiser cette affirmation avec une sélection de ce qui s’est fait de mieux dans le hip-hop de l’autre côté de l’Atlantique, durant l’année écoulée. Aujourd’hui, place à dix mixtapes qui nous ont marqués en 2014.

Travi$ Scott - Days Before Rodeo

Travi$ Scott – Days Before Rodeo

Après avoir sorti une mixtape réussie, Owl Pharaoh, en 2013, portée par des hits tels que Upper Echelon avec T.I. et 2 Chainz ou Uptown avec A$AP Ferg, Travi$ Scott a décidé de refaire le coup en cette année 2014 avec Days Before Rodeo. Dans la même veine qu’Owl Pharaoh, mais indéniablement plus travaillé et maîtrisé, le protégé de T.I. et Kanye West nous livre un projet à l’atmosphère sombre, planante et extrêmement envoûtante. Avec ce Skyfall magistral en réel point d’orgue de la mixtape, Travi$ nous démontre encore une fois ses excellentes dispositions à la production et au micro. Bien accompagné par Metro Boomin, Lex Luger, ou DJ Dahi aux manettes et Young Thug, Big Sean et Rich Homie Quan derrière le micro, Travi$ Scott a parfaitement amorcé l’attente pour son album Rodeo qui devrait voir le jour en 2015.


Rich Gang - Tha Tour Part. 1

Rich Gang – Tha Tour Part. 1

Avec Tha Tour Part. 1, Birdman, le boss de Cash Money Records, nous a démontré pour une énième fois la qualité de son flair. Après avoir conclu des deals (de natures diverses et peu précises) avec Young Thug et Rich Homie Quan, deux des révélations majeures de cette année 2014 dans le paysage américain, Birdman a eu la bonne idée de les rassembler sous la bannière Rich Gang et expérimenter leur complémentarité sur le fameux Lifestyle. Satisfait du résultat, il a laissé les deux ATLiens s’exprimer pleinement sur Tha Tour Part. 1, et bien lui en a pris. Avec des hits en commun tels que Tell ‘Em (Lies) ou 730, ou des envolées solitaires de Thugga sur Givenchy et de RHQ sur Milk Marie notamment, la mixtape comporte son lot de merveilles. Produite majoritairement par London On Tha Track et Isaac Flame, supervisée par Birdman, Tha Tour Part. 1 se révèle être l’une des meilleures mixtapes de 2014, concluant d’un point d’exclamation l’année réussie de ses deux protagonistes, Young Thug et Rich Homie Quan.

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Vince Staples – Shyne Coldchain II

10 titres, des productions de No I.D., Scoop Deville, Evidence, DJ Babu et Childish Major, Vince Staples a voulu faire les choses proprement pour sa première mixtape en solo depuis 2011 et la première édition des Shyne Coldchain. Marquée par une homogénéité sans faille, une grande part d’introspection et de discours pessimistes, Shyne Coldchain II met en scène un Vince Staples adulte et désormais bien loin des standards Odd Future-esques qu’il avait connus à ses débuts. A l’image de son ami Earl Sweatshirt, Vince a grandi et pose désormais son regard froid sur la violence qui l’a entouré dans son enfance (Nate) et qui continue de l’entourer; le tout sur des productions minimalistes, mais toujours appropriées des producteurs déjà cités. Minimalistes, les interventions extérieures le sont aussi, seuls Jhené Aiko et James Fauntleroy étant présents en (timides) featurings. Shyne Coldchain II nous expose donc un Vince Staples livré à soi-même et faisant son trou de manière indépendante, comme il l’a déjà réussi pour sortir des rues de Long Beach…

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Kevin Gates – Luca Brasi 2

Après avoir sorti une mixtape en mars 2014, By Any Means, Kevin Gates a décidé de frapper deux fois la même année en sortant le deuxième volume de sa série des Luca Brasi en cette fin d’année, la première étant parue en 2013. Et c’est cette deuxième qui a trouvé grâce à nos yeux, le natif de Bâton-Rouge en Louisiane progressant constamment au fil de ses projets. Toujours très productif, le rappeur qui ne se fatigue jamais s’est cette fois allié à DJ Drama et ses fameux projets portant le sceau Gangsta Grillz pour sortir Luca Brasi 2. Si Kevin Gates confirme tout son talent sur la première partie de la mixtape avec des morceaux énergiques comme I Don’t Get Tired, Out Of The Mud, ou Perfect Imperfection entre autres, la deuxième partie s’avère être moins intéressante, sans toutefois être mauvaise. Les morceaux se suivent et se ressemblent, faisant du projet de 18 titres un projet trop long et monolithique. Le tout reste d’excellente facture et nous montre un Kevin Gates montant en puissance dans le rap game, mais un tri n’aurait pas été de trop.


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Scotty ATL – Spaghetti Junction

Scotty ATL continue de faire discrètement son trou dans le paysage hip-hop d’Atlanta. Après une mixtape de très bonne facture intitulée F.A.I.T.H (Forever Atlanta In The Heart) en 2013, Scotty est revenu en 2014 avec Spaghetti Junction, du nom d’un important croisement routier d’A-Town (et aussi de la huitième piste de Stankonia d’Outkast). Si son attachement à sa ville natale n’est plus à démontrer, Scotty se démarque des personnalités (Young Thug, Rich Homie Quan, Waka Flocka Flame, etc.) sortant des rues d’Atlanta ces derniers temps. Lui, son truc, c’est plutôt les soirées enfumées plutôt que les grosses fêtes EDM, les bonnes vieilles Cadillac plutôt que les Lamborghini, et cette mixtape est là pour le prouver. Sur des productions aériennes et détendues de K.E. On The Track, Childish Major ou Sledgren, Scotty pose parfaitement son flow nonchalant, sans prise de tête. La résultat est un projet bien maitrisé et très accessible, sentant bon la musique sudiste des années 90, à l’image de ce que faisait un Bun B présent en featuring sur Pinky Ringz ou de ce que fait aujourd’hui Big KRIT.


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Ice Berg – Damage Is Done

Si la ville de Miami, et plus globalement la Floride, est reconnue dans le hip-hop, c’est essentiellement pour avoir vu sortir Rick Ross, DJ Khaled ou encore Trick Daddy de ses rues. Pourtant, ces derniers temps, la jeune génération frappe à la porte avec l’émergence notamment de Denzel Curry (Carol City), Spaceghostpurrp (Miami) et donc Ice « Billion » Berg, de Miami également. Damage Is Done, mixtape sortie en août 2014, représente une parfaite carte de visite pour le dernier cité. Polyvalent, le jeune Ice Berg alterne entre des titres laid-backs (Live House Party) et des morceaux presque chantés (Smoke When I Wanna), en passant par des gros bangers (We Open et Steady Hustlin’ avec Ace Hood), le tout avec une aisance déconcertante. Agé de 25 ans et doté d’un talent incontestable, Ice Berg est déjà suivi par des grosses écuries comme MMG (quelle surprise) et YMCMB qui ont bien compris qu’il y avait de la matière à exploiter chez le jeune Floridien.


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Tory Lanez – Lost Cause

Tory Lanez vient de Toronto, comme Drake, The Weeknd ou PARTYNEXTDOOR. Et comme ses prédécesseurs, Tory Lanez sait rapper, chanter et produire et aime jongler entre rap et RnB sur ses morceaux. A priori, rien d’original donc pour un jeune de Toronto qui essaie de percer dans la musique. Pourtant, le talent de Tory Lanez n’est pas à négliger et sa mixtape Lost Cause en est la preuve. Moins talentueux que Drake (comme à peu près tout le monde), moins RnB que Weeknd, et moins fatiguant que PARTYNEXTDOOR, Tory Lanez semble promis à devenir encore une révélation issue du 416. Capable de rapper remarquablement sur une version remaniée du générique du parrain (The Godfather), d’être agressif sur Mama Told Me ou Priceless, ou d’allier à la perfection passages chantés et rappés sur le magique Selfish York University, le jeune Canadien se permet également d’être crédité sur l’intégralité des productions de sa mixtape. Et si cette dernière comporte bel et bien des temps faibles et des passages se rapprochant trop de ce que pourrait faire Drake, Tory Lanez a indéniablement de quoi s’imposer durablement sur la scène nord-américaine.


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Mac Miller – Faces

Dans la lignée directe de ce que nous avons pu entendre sur Watching Movies With The Sound Off, Mac Miller a lâché sa mixtape Faces en mai 2014. A la production, sous son alias Larry Fisherman, et au micro, Mac Miller continue dans l’introspection qu’il a amorcée sur son précédent album. Dans une ambiance chill, mais sombre, Mac livre ses états d’âme comme il sait désormais si bien le faire, notamment sur le très bon Funeral. D’une homogénéité certaine et d’une très bonne qualité, Faces souffre toutefois d’une longueur trop importante (24 titres!) et de quelques déchets inévitables, rendant la mixtape quasiment impossible à écouter d’une traite. Peu importe, Mac Miller s’est trouvé une identité et compte poursuivre sa route vers le succès dans une voie plus honnête, et sans doute préférable pour tout le monde.

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A$ton Matthews – Aston 3:16

Troisième membre des Cutthroat Boyz aux côtés de Vince Staples et Joey Fatts, A$ton Matthews y est également allé de son projet solo en 2014 avec sa mixtape Aston 3:16. Et à l’image de celui de ses deux compères, l’univers d’Aston est sombre, très sombre. Entre références à la religion ou au catch, Aston dépeint la vie des rues de Los Angeles et la violence qui y est omniprésente. Parfois énergique, parfois lent, Aston Matthews fait étalage de sa technique au micro sur l’intégralité de la mixtape, bien accompagné par des invités comme A$AP Ferg, Ab-Soul, Action Bronson ou Evidence et Alchemist. L’année 2014 fut donc une année productive et de qualité pour les Cutthroat Boyz qui s’imposent gentiment comme des valeurs sûres du hip-hop de la côte Ouest.

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Future – Monster

Après avoir sorti son deuxième album, Honest, début 2014, Future est revenu en fin d’année avec sa mixtape dénommée Monster. Produite par Metro Boomin’, Will-A-Fool, TM-88 ou encore DJ Spinz, cette mixtape reprend les ingrédients faisant le succès de Future ces dernières années: de l’autotune, des bangers (After That, Monster), des passages plus émotifs (My Savages, Hardly) et des productions toujours au point. Malgré quelques déchets dont l’horrible Fuck Up Some Commas, la mixtape se laisse facilement écouter et s’inscrit dans la parfaite lignée des derniers projets du natif d’Atlanta et de son style reconnaissable. Attention tout de même au manque de renouvellement et à l’épuisement de cette patte Future-iste.


 Par Patrik.

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[Top Of The Month US] Novembre 2014

Vous avez loupé les sorties du mois de novembre? Aucun souci, notre top servira de récapitulatif. Rick Ross a livré son deuxième album de l’année, un mitigé Hood Billionaire qui contient tout de même ses temps forts, dont Coke Like The 80’s, produit par Beat Billionaire. Big K.R.I.T. a sorti son excellent Cadillactica, Iamsu! une réédition de son premier album, Sincerly Yours, et Caskey, jeune rappeur signé sur Cash Money Records, une nouvelle mixtape. Enfin, Boosie Badazz, Ghostface Killah, Grande Marshall ou Kevin Gates ont livré d’excellents extraits de leur prochain projet. Le retard pour le mois de novembre est rattrapé mais ne loupez pas décembre, il y aura trop de sorties pour les énumérer en sept lignes.  

20. Boosie Badazz – On That Level (Feat. Webbie)
19. Rockie Fresh – I Need [Prod. Peezy]
18. Stupid Genius – Hit My Line
17. Fat Trel – Burn (Feat. Rick Ross) [Prod. Beat Billionaire]
16. Rick Ross – Coke Like The 80’s [Prod. Beat Billionaire]
15. Iamsu! – Aiight (Feat. Project Pat) [Prod. Jay Nari x Dupri Of League Of Starz]
14. Ghostface Killah – The Battlefield (Feat. Kool G. Rap, AZ & Tre Williams) [Prod. Fizzy Womack and the Revelations]
13. Casey Veggies – Backflip (Remix) (Feat. Iamsu! & YG) [Prod. The Invasion]
12. Young Buck – Bring My Bottles (Feat. 50 Cent & Tony Yayo) [Prod. by Swiff D]
11. GrandeMarshall – The Formula [Prod. Ben Pramuk & Sam Greens]
10. Boosie Badazz – Like A Man (Feat. Rich Homie Quan)
9. Rich Gang – Sho Me Love (Feat. Drake) [Prod. London On The Track]
8. Caskey – Sun Goes Down [Prod. The Mekanics]
7. Mike Jones – 3 Grams (Feat. Slim Thug & Yung Deuce) [Prod. Jstrongarm]
6. Ty Dolla $ign – Stand For [Prod. Diplo & DJ Dahi]
5. Kevin Gates – Perfect Imperfection [Prod. Red On Da Track & Touchdown]
4. Kevin Gates – I Don’t Get Tired (Feat. August Alsina)
3. Mike G – B.M.B. (Feat. Pouya & Denzel Curry) [Prod. Tyler Hath]
2. Big K.R.I.T. – Cadillactica [Prod. Big K.R.I.T.]
1. G-Eazy – Achievement [Prod. Christoph Andersson]

Tops précédents

 

Top du mois d’octobre

Top du mois de septembre

Par Dimitri.

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[Top Of The Month US] Octobre 2014

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De tous les mois de cette année, octobre a été le plus foisonnant. The Game, T.I., DJ Quik ou Run The Jewels se sont illustrés en livrant un album mais les plus jeunes, comme Vince Staples, Stalley, Logic ou encore Scotty ATL, ont également sorti des projets. Vous retrouverez certains de ces noms et d’autres comme Juicy J, Iamsu! ou Young Thug, toujours très productifs, dans notre top du mois. Bonne écoute!

  1. Rich Gang – Givenchy [Prod. Dun Deal]
  2. A$AP Rocky – Multiply (Feat. Juicy J) [Prod. Curtis Henron]
  3. Clockwork Indigo – XYNO [Prod. Erick Arc Elliott]
  4. Skeme – Peace Of Mind [Prod. Sean Momberger]
  5. Run The Jewels – Close You Eyes (And Count To Fuck) (Feat. Zack de la Rocha) [Produced By El-P]
  6. DJ Quik – That N*****r’s Crazy [Prod. DJ Quik]
  7. DJ Quik – Pet Sematary [Prod. DJ Quik]
  8. Rich Gang – Imma Ride (Feat. Yung Ralph) [Prod. London On The Track]
  9. Skepta – It Ain’t Safe (Feat. Young Lord)
  10. Earlly Mac – #Like Pac (Feat. Dusty McFly, SayItAintTone, Big Quis) [Prod. Ice Pic]
  11. Gangsta Boo & BeatKing – Dollar Signs (Feat. Daz Dillinger) [Prod. By Stunt N Dozier]
  12. Meek Mill – Fuck You Mean (Feat. Lil Boosie) [Prod. J. Oliver]
  13. Jay Rock – Parental Advisory [Prod. SmokeyGotBeatz]
  14. Juicy J – All I Need (Feat. K. Camp) [Prod. Big Fruit]
  15. The Game – Hit Em Hard (Feat. Bobby Shmurda, Freddie Gibbs & Skeme) [Prod. By Amadeus]
  16. Iamsu! – On Me (Feat. Kool John & Rich Homie Quan) [Prod. The Invasion]
  17. Young Thug – Take Kare (Feat. Lil Wayne) [Prod. London On The Track]
  18. Jet Life – Dollaz (Feat. Freddie Gibbs & ESGN)
  19. Destructo – Dare You To Move (Feat. Problem) [Prod. Destructo]
  20. Scotty ATL – Cash Trip [Prod. [Prod. By Sledgren]

 

Top précédents

Top du mois de septembre

Top du mois d’août

Par Dimitri.

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[Chronique] Rich Gang – Tha Tour Part. 1

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Young Thug est l’homme de cette année. En plus d’avoir signé trois hits notoires, Danny Glover, Stoner puis Lifestyle, et d’avoir été un featuring obligatoire (Tyga, T.I., Travi$ Scott, Juicy J2 Chainz, etc.), l’ATLien a été très productif. En solo ou en collaboration avec Bloody Jay ou Gucci Mane, Thugga a sorti 5 mixtapes et une légion de morceaux inédits. Toutefois, toute cette spontanéité implique un lot de déchets impressionnant. Trois personnes pouvaient apporter un cadre à Young Thug et ainsi remédier à ces instants de folie non-maîtrisée: Metro Boomin’, avec qui il prépare Metro Thuggin’, Rich Homie Quan: on attend des deux un projet commun, et Birdman qui, toujours dans les bons coups, s’est récemment associé au jeune voyou. Alors, quand on a appris que les deux derniers cités se réunissaient avec Young Thug, nous étions en droit d’attendre une des mixtapes de l’année. Force est de constater que nous n’en sommes pas très loin. 

Au niveau de la production, c’est principalement London On The Track, le producteur préféré de Thugga, Goose et Isaac Flame qui signent les instrumentales de cette mixtape. Ainsi, le tout est très cohérent, tout en beat mélodieux lorgnant vers la pop. Sur ces instrumentales, Young Thug avance en terrain connu; Tell Em (Lies), par exemple, est calqué sur le même modèle que Lifestyle. Par ailleurs, la présence de Birdman participe également à la cohérence de cette mixtape. Même si Rich Gang n’est en fait qu’une boîte de management, il a l’habitude de jouer le rôle de producteur exécutif sur tous les projets touchant de près ou de loin à Cash Money Records. Pour autant, Young Thug ne perd rien de son originalité. Dès cet excellent Givenchy, on retrouve ce débit imprévisible, cette voix bizarre, ce rap fait de cris et d’onomatopées et ce flow qui n’est là que pour accompagner la musicalité des instrumentales. Mal maîtrisées, ces caractéristiques peuvent donner des morceaux hasardeux, comme OMG qu’on peut retrouver sur la mixtape commune avec Gucci Mane, mais, bien apprivoisées par la cohérence de Tha Tour Part. 1 et la présence de Birdman, elles servent parfaitement le projet et en font de Young Thug son personnage central.

D’ailleurs, il brille tellement que ses deux compères apparaissent secondaires. Rich Homie Quan n’est pas pour autant inutile. Dans son registre moins mélodieux, il apporte une autre touche et complète parfaitement à Thugga par moment, comme sur Flava, Freestyle ou Tell ‘Em (Lies), décidément un des meilleurs titres de cette mixtape. Pourtant, l’originalité de Thug est telle que Rich Homie Quan ne semble être qu’un featuring, quelque fois de trop. Enfin, on pourrait également reprocher la direction trop pop et trop soignée des instrumentales. En effet, à part peut-être sur Throw Your Hood Up produite par Sonny Digital, on ne retrouve pas ces productions brutes qui frappent et qui caractérisent certains grands moments de Young Thug. Excellent, ce projet nous donne néanmoins deux nouvelles raisons de se réjouir, un peu plus, de Metro Thuggin’.

Par Dimitri. 

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