[Top Of The Month US] Mars 2015

Outre certains extraits des projets qui ont marqué le mois de mars, To Pimp A Butterfly de Kendrick Lamar, 56 Nights de Future, Ludaversal de Ludacris ou encore Pronto de Freddie Gibbs, vous retrouverez dans ces vingt titres l’assurance d’écouter d’excellentes choses dans les prochains mois. Denzel Curry est enfin sorti de son silence en publiant Envy Me, nouveau titre qui annonce son prochain double EP qui sortira le 26 mai. Snoop Dogg est revenu avec du soleil (et Pharrell Williams) pour Peaches N Cream, premiers single de BUSH, son treizième album. En outre, YelawolfWaka Flocka Flame et Lil Durk vont chacun sortir un album. En 2015, les mois se succèdent et les bonnes surprises font de même. Pourvu que ça dure.

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1. Future – March Madness [Prod. Tarantino]
2. Freddie Gibbs – Pronto [Prod. Mikhail & Pops]
3. Kendrick Lamar – King Kunta [Prod. Sounwave & Martin]
4. Denzel Curry – Envy Me [Prod. Ronny J]
5. Snoop Dogg – Peaches N Cream (Feat. Charlie Wilson) [Prod. Pharrell Williams]
6. Future – Trap Niggas [Prod. Southside]
7. Bodega Bamz – Bring Em Out (Feat. Flatbush Zombies) [Prod. V’Don]
8. Ludacris – Beast Mode [Prod. 1500 Or Nothin’]
9. Lupe Fiasco – Atomic Misphilosophy [Prod. 1500 Or Nothin’]
10. Yelawolf – Led Zeppelin Freestyle [Prod. Led Zeppelin]
11. Chinx – Dope House (Remix) (Feat. French Montana & Jadakiss) [Prod. Velous]
12. Beedie – Make A Wish (Feat. Wiz Khalifa) [Prod. Jay Card & Will Brown]
13. Flatbush Zombies – RedEye To Paris (Feat. Skepta) [Prod. Erick Arc Elliott]
14. Ludacris – Come And See Me (Feat. Big K.R.I.T.) [Prod. Mike Will Made It]
15. B. Wil – Ridin’ Sleath (Feat. Boosie Badazz)
16. Lil Durk – Like Me (Feat. Jeremih) [Prod. Boi-1da & Vinylz]
17. Scotty ATL – Keith Sweat (Feat. Big K.R.I.T., Goldy & London Jae) [Prod. DJ Burn One]
18. Ace Hood – 100 Foreva [Prod. Sonny Digital]
19. Waka Flocka Flame – Rotation (Feat. Future) [Prod. Southside]
20. Wiz Khalifa & Ty Dolla $ign – Post Up [Prod. Ty Dolla $ign]

Par Dimitri.

Best Of Du Mois Rap US Top Songs

[Rétro] Young Buck – Straight Outta Ca$hville

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Un soldat loyal, Young Buck l’était envers 50 Cent, sans doute. En 2004 lors des Vibe Awards, il agressait un homme d’un coup de couteau pour avoir frappé Dr. Dre tandis que, l’année d’après, il s’en prenait, entre autres, à Game après son éviction de l’unité gorille. Seulement, après 5 années de bons services, il est lui aussi éjecté du G-Unit. La suite est anthologique (les pleurs, la banqueroute) quoique dommage. En effet, quelques mois après paraissait T.O.S. (Terminate On Sight), 2ème album du groupe, où les rares moments d’éclaircies étaient ceux où Young Buck était présent (relayé en simple featuring) démontrant alors l’importance du rappeur dans le collectif. Car il a bel et bien participé au succès du G-Unit, notamment avec son premier album studio, Straight Outta Ca$hville.

Avec DJ Paul & Juicy J, Lil Jon et d’autres producteurs locaux aux manettes, et des apparition de David Banner, T.I., Ludacris et Lil Flip, cet album s’inscrivait dans une logique sudiste, néanmoins influencée par l’univers du G-Unit, 50 Cent, Lloyd Bank$ et Tony Yayo étant présents sur quatre pistes. L’héritage des pionniers du Dirty South se ressentait à l’écoute de certains morceaux; ce Welcome To The South, cette excellente virée en voiture qu’est Shorty Wanna Ride et ce violent Stomp, inspiré du titre du même nom des Three 6 Mafia.

Pourtant, Young Buck ne donnait pas dans le divertissement comme la majorité de ses collègues du sud. C’était un rap musclé et agressif qui prédominait, à mi-chemin entre le New York de 50 Cent (Bonafide Hustler, Prices on My Head) et son Ca$hville natal, néologisme de Nashville, qu’il dépeignait en un tableau sombre sur la majorité des titres. Énergique, Young Buck démontrait une grande brutalité et de la vivacité, que l’on peut entendre sur le titre introductif, sonnant comme un appel aux armes, et sur le premier single, Let Me In, et ses riffs de guitare menaçants.

Deux mois après le succès commercial du premier album de Lloyd Banks, Young Buck récidivait avec cet excellent disque qui réalisa des ventes honorables (plus de 260’000 ventes en une semaine). Si, comme tous les albums du G-Unit, l’influence de 50 Cent s’y ressentait malheureusement un peu trop, Straight Outta Ca$hville illustrait encore un peu plus la domination du G-Unit, un an après Get Rich Or Die Tryin’ et l’excellent Beg For Mercy, peu avant le The Documentary de The Game et le The Massacre de 50 Cent.

Par Dimitri

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[Rétro] Ludacris – Word Of Mouf

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Qui l’aurait cru? Que le sud conservateur dominerait le rap, en deviendrait l’eldorado et Atlanta la capitale, mettant ainsi la sombre ville de New York et l’ensoleillée Californie dans l’ombre? Probablement personne. En 1995, au Source Awards à NYC, on en riait, lorsque la récompense du « Best New Artist (Group) » était attribuée à OutKast, laissant penser à une possible apparition du Sud dans le paysage Hip-Hop. De Juvenile à T.I., en passant par Master P et Young Jeezy, le Dirty South, tel qu’on l’appelle, est devenu un genre à part, prolifique et fructueux, avec ses sous-genres et ses stars propres.

Ludacris en est une, justement. Lancé par Scarface, à la tête de la division sud de Def Jam, le MC d’Atlanta, désormais essentiellement acteur et entrepreneur, fut un faiseur de tubes, aux clips amusants, aux flow rapides, toujours efficace en featuring. Sorti en 2001, Word Of Mouf est l’exemple parfait de la capacité du rappeur à faire des hits. Du radieux Area Codes, au violent Move Bitch, en passant par Rollout (My Business) et ses faux airs de tango et le festif Saturday (Oooh Oooh!), les singles officiels étaient tous imparables. Cependant, le potentiel tubesque de cet album ne se résumait pas qu’à ces quatre morceaux. Freaky Thangs, et ses sonorités latines, aurait également pu faire son bout de chemin dans les charts, tout comme le nostalgique Growing Pains, Welcome To Atlanta (morceau bonus) et ce Keep it on the Hush et ses notes d’orgue. Le tout est également très comique, une des marques de fabrique du MC d’Atlanta, et ce, des punchlines aux interludes.

Toutefois, Word of Mouf est aussi le témoin d’une autre facette de Ludacris, moins festive, plus brute et violente, avec Move Bitch en point d’orgue. En effet, le rappeur sait donner dans un rap agressif (Get the F Back, Block Lockdown, Go 2 Sleep avec Three 6 Mafia) voire sexiste (She Said), nous démontrant ainsi toute sa vivacité, comme dans l’excellent Cry Babies (Oh No).

A cause de la trop grande présence des rappeurs de son label qui ternissent quelque peu l’ensemble, et des deux morceaux finaux plus que dispensables, Word Of  Mouf, même s’il est celui qui s’en approche le plus, n’est pas le chef d’oeuvre qu’il manque à la carrière de Ludacris. Toutefois, il est l’album de sa discographie qui s’est le plus vendu; un succès légitime. S’il ne renouvelait en rien le Dirty South, Word Of Mouf, et ses 3.6 millions d’exemplaires vendus, en attestait néanmoins la grande popularité.

Par Dimitri

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[Behind The Beat] Metro Boomin’

19 printemps seulement et ses productions sont déjà saluées par l’univers du rap. Son nom, c’est Metro Boomin’ et il ne reste pas beaucoup de temps avant que l’effet de ses instrumentales n’explose dans tous les studios des Etats-Unis. Ceux qui se trouvent dans les alentours d’Atlanta sont déjà conquis et touchés par l’effet volcanique et contagieux des mélodies concoctées par ce jeune talent originaire de St-Louis.

Même s’il est toujours aux études dans le domaine du business management, Leland Wayne de son vrai nom, a été obligé d’effectuer une interruption dans celles-ci due aux innombrables demandes de ses beats dans le monde du rap. Etant conscient qu’il devra retourner aux prises de notes et aux récréations dès la saison d’automne, Leland garde la tête froide tout en voulant alterner entre la musique et les études. Mais tout n’est pas si simple que cela en a l’air, car le jeune producteur a du se faire repérer sur le net afin de gagner une certaine notoriété.

Après avoir lancé de multiples tweets et re-tweets, OJ Da Juiceman et sa clique le contactent pour venir faire un saut dans leur studio. Le jeune gamin âgé de 16 ans à ce moment-là, ne se dégonfle pas. Il prend toute son artillerie musicale et s’installe dans le laboratoire d’OJ comme un vétéran qui ne doute à aucun moment si son instru va être choisie ou non. Même si le gimmick du producteur n’existe pas encore, une dizaine de morceaux seront retenus par OJ dans ses projets gratuits. Le tour est joué, Metro se fait un nom et hésite sur plusieurs pseudos avant de trancher sur le désormais fameux Metro Boomin’.

Mais avez-vous donc déjà entendu ce gimmick au début d’un morceau ? Cette phrase simple mais assez attractive :

This beat is so so Metro…

Voici ci-dessus l’une de ses meilleures oeuvres jusqu’à maintenant. Peu de producteurs âgés de seulement 19 ans ont eu l’opportunité de produire pour deux gros poissons du rap game (ici Luda et Jeezy). Il ne s’agit pas seulement d’opportunité, mais également d’un certain talent et d’une assurance inébranlable lorsque l’on manie des engins devenant de plus en plus sophistiqués et issus de la dernière école. Alors oui, Metro fait partie de cette dernière génération de producteurs se basant sur des bruits synthétiques tout droit sortis de la Maschine, mais le bonhomme est doué et se démarque assez facilement de ses partenaires.

Comme l’atteste la piste postée ci-dessous, les productions de Wayne se rapprocheraient plus d’une innovation du genre Trap qui est maintenant dirigée par la nouvelle élite composée de Chief Keef, Waka Flocka Flame et consorts; qui sont d’ailleurs le genre de rappeurs les plus habitués à poser sur ses créations. Une production certes très new-school mais qui mériterait son lot d’appréciation grâce à ces boucles aiguës psychédéliques qui s’accordent parfaitement au rythme grave et hypnotisant du morceau.

Jusqu’à maintenant, aucune de ses réalisations n’a eu l’honneur de figurer sur un album officiel, mais seulement sur des mixtapes. Toutefois, son excellente collaboration et cohésion avec Future lui a permis de lui concocter Karate Chop qui sera le premier single du second album studio de l’artiste. Et même si les prestations de ce dernier sont mitigées au micro et ne plairont certainement pas à tout le public, Metro Boomin’ forge sa réputation petit à petit; ce qui lui permet de travailler actuellement avec SchoolBoy Q, un tout autre type de rappeur. Le résultat sera à la fois très intéressant et surprenant à cause de ce mélange de différents courants du hip-hop.

Dernièrement, la sortie de Day Two de Young Dro a permis au monde du rap de profiter d’une nouvelle production signée Metro Boomin’ : diversifiée et hors du commun!

En attendant une nouvelle élaboration de sa part, Wayne n’écarte pas la possibilité de produire pour des artistes non-rap et rêve également de mettre la patte à une réalisation musicale pour un (ou des) film(s). Du reste, s’il continue sur cette lancée, il serait fort envisageable que son souhait se réalise.

Actuellement, il est en train de travailler sur sa propre mixtape, 19 and Boomin’, où on pourra l’entendre rapper sur ses propres productions. Reste à savoir s’il est aussi bon au micro que dans son sujet de prédilection.

En bonus, une vidéo de lui réalisant une instru dans son studio (à partir de 2min18) :

par Kevin

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