[Rétrospective 2014] Les morceaux US de l’année

Du Nord au Sud, des Flatbush Zombies à Big K.R.I.T., cette playlist hautement subjective trace tout de même quelques grands traits de cette année 2014: la popularité de Young Thug, la quasi unanimité autour de Days Before Rodeo, les révélations Vince Staples ou Isaiah Rashad et un aperçu des producteurs de demain, comme Metro Boomin’ ou DJ Dahi. Aussi, cette playlist constitue la meilleure des introductions aux tops qui suivront sous peu. Bonne écoute!


HS87 – Grindin’ My Whole Life [Prod. Hit-Boy]

Travi$ Scott – Don’t Play (Feat. The 1975 & Big Sean) [Prod. Vinylz, Allen Ritter, Travi$ Scott & Kanye West]

T.I. – About The Money (Feat. Young Thug) [Prod. London On The Track]

Shy Gizzly – Awwsome (Remix) (Feat. 2 Chainz & A$AP Rocky) [Prod. EA]

YG – Who Do You Love (Feat. Drake) [Prod. DJ Mustard] Jeezy – Me OK [Prod. Drumma Boy]

Mac Miller – Insomniak (Feat. Rick Ross) [Prod. Big Jerm]

Tory Lanez – Mama Told Me [Prod. Ryan Hemsworth, Tory Lanez & Play Picasso)

Jeezy – Seen It All (Feat. Jay Z) [Prod. Cardo]

2 Chainz – Trap Back [Prod. Street Symphony & 808xElite]

Travi$ Scott – Skyfall (Feat. Young Thug) [Prod. Metro Boomin’ & Travi$ Scott]

Young Thug – The Blanguage [Prod. Metro Boomin’]

Stalley – One More Shot (Feat. Rick Ross & August Alsina) [Prod. Noel]

Ty Dolla $ign – Stand For [Prod. Diplo & DJ Dahi]

E-40 – Choices (Yup) [Prod. Poly Boy]

Travi$ Scott – Mamacita (Feat. Young Thug & Rich Homie Quan) [Prod. Metro Boomin’, DJ Dahi & Travi$ Scott]

Big K.R.I.T. – Mt. Olympus [Prod. Big K.R.I.T.]

Run The Jewels – Close Your Eyes (And Count to Fuck) (Feat. Zack De La Rocha) [Prod. El-P]

Lil Herb – 4 Minutes Of Hell Part. 3 [Prod. Luca Viali]

Flatbush Zombies – Don’t Do Drugs Kids [Prod. Erick Arc Elliott]

100s – Can A Nigga Hit It [Prod. League Of Starz]

Big K.R.I.T. – Cadillactica [Prod. Big K.R.I.T.]

Isaiah Rashad – Modest [Prod. Chris Calor]

ScHoolboy Q – Blind Threats (Feat. Raekwon) [Prod. LordQuest & Sounwave of Digi+Phonics]

The Underachievers – Quiescent [Prod. Lapalux]

Clockwork Indigo – Butterfly Effect [Prod. Erick Ark Elliott]

Freddie Gibbs & Madlib – High (Feat. Danny Brown) [Prod. Madlib]

Vince Staples – 45 [No I.D.]

Kendrick Lamar – i [Prod. Rahki]

Cam’Ron & A-Trak – Dipshits (Feat. Juelz Santana & Dame Dash) [Prod. A-Trak & Just Blaze]

Par Dimitri.

Accueil Best Of Du Mois Rap US Rétrospective 2014 Top Songs

2014, le retour de la côte Ouest

Ces dernières années, les Etats du Sud, avec Atlanta en capitale, ont largement dominé le milieu du rap, en qualité, en productivité ou en impact. Toutefois, durant 2014, la côte Ouest a retrouvé toute sa superbe, allant même jusqu’à redevenir une place influente. De DJ Mustard et ses cinq BET Awards aux populaires refrains de Ty Dolla $ign, retour sur une année passée, en partie, sous le signe du soleil californien, des Himpalas et du W.

Productive, la Californie a sorti un grand nombre de projets cette année. Très tôt, deux rappeurs bien en vue ont mis les projecteurs sur la Côte Ouest : Kid Ink, avec My Own Lane et ses deux grands tubes (Show Me et Main Chick), et ScHoolboy Q avec son très attendu Oxymoron. De l’entité TDE, Ab-Soul est le seul autre californien à s’être illustré avec un mitigé These Days. Jay Rock s’est, lui, contenté de quelques extraits de son prochain projet tandis que Kendrick Lamar, réelle star de cette Californie, est resté en retrait pour mieux revenir en 2015 avec un nouvel album. Ainsi, d’autres ont profité de son silence pour gagner du terrain.

C’est le cas avec YG qui, en plus d’avoir été un featuring obligatoire (Fergie, Jeremih, Destructo, K. Camp, etc.) ou d’avoir vendu plus d’un million d’exemplaires de My Nigga, a livré un excellent My Krazy Life, album majeur de cette année 2014. Autour de Pu$haz Ink, le label qu’il a formé, gravitent, entre autres, TeeCee, RJ, Joe MosesDJ Mustard (5 BET Awards, un album et plus de 7 millions de singles vendus en 2014) et surtout Ty Dolla $ign, autre acteur éminent de cette côte Ouest. Alors que le milieu s’arrache ses refrains (Stalley, Lupe Fiasco, Mila J, Wiz Khalifa, etc.), le rappeur/chanteur prépare, après une mixtape et un EP cette année, la sortie en 2015 de Free TC, son premier album.

Plus au nord, le HBK Gang fait également partie des écoles qui ont mis, en cette année 2014, le rap californien en avant: IAMSU!, Sage The GeminiKool John et Skipper ont tous sorti des projets. Avec Vince Staples en tête de file, les Cutthroat Boyz, trio formé avec Joey Fatts et A$ton Matthews, ont également montré être l’avant garde de cette nouvelle scène. En outre, si les vétérans comme DJ Quik, Snoop DoggToo $hort, E-40, les Souls Of Mischief ou The Game ont tous livré des projets, d’autres moins en vus comme Blu, Clyde Carson, 100s ou Buddy, artiste signé sur le label de Pharrell, ont fait part de leur talent sur disque.

Surtout, ce retour de la Côte Ouest ne se traduit pas seulement par une grande productivité mais également par une certaine influence, notamment celle de la Ratchet Music qui a dominé cette année 2014. The Invasion, League Of Starz et surtout DJ Mustard l’ont popularisée, assez pour que la formule soit copiée sur Loyal de Chris Brown, Fancy d’Iggy Azalea ou Fight Night de Migos et pour que will.i.am se paie les services de Moutarde sur Feelin’ Myself.

Toutefois, ce retour de la côte Ouest sur les devants de la scène ne s’est pas accompagné d’un quelconque déclin des Etats du Sud. Comme leurs homologues californiens, les vétérans (Jeezy, Rick Ross, Gucci Mane ou T.I.) et l’avant-garde formée par Future, Young ThugRich Homie Quan, Pewee Longway, et les producteurs Metro Boomin’, TM808 ou Honorable C Note ont dominé cette année. Les prochaines sorties de Tyga, Dom Kennedy, Kid Ink, The Game, Jay Rock et surtout Kendrick Lamar devraient maintenir un combat équilibré entre ces deux scènes, en espérant que la Ratchet Music, déjà connue du grand public depuis presque 2 ans, n’arrive pas trop tôt à péremption.


Entre vieilles gloires et nouvelles frappes, Ratchet Music et héritage G-Funk, vous retrouverez, ci-dessous, une playlist non-exhaustive qui aura le mérite de donner un aperçu de la scène californienne actuelle.

Par Dimitri.

Accueil Rap US

Les 25 meilleurs morceaux de Three 6 Mafia


Fondé en 1991 par DJ Paul, son demi-frère Lord Infamous et Juicy J, le groupe de Memphis, Backyard Posse, puis Triple Six Mafia, pour enfin se nommer Three 6 Mafia, a eu une trajectoire assez incroyable. Alors que le trio, rapidement rejoint par Crunchy Black, Gangsta Boo et Koopsta Knicca, a d’abord évolué dans les bas-fonds; il est, dès les années 2000, rentré dans le paysage mainstream du rap. De son univers morbide, la Three 6 Mafia est passée aux plateaux télévisés, avec leurs émissions de télé-réalité, a vendu plus de 5 millions d’albums aux Etats-Unis et a gagné un Oscar en 2006.

Surtout, le groupe à géométrie variable (à six, puis cinq membres dès 2000, la Three 6 Mafia ne comptait plus que DJ Paul et Juicy J en 2008) a eu une énorme influence sur le milieu du rap. Comme d’autres à Memphis, ils ont posé les bases du Crunk, popularisé plus tard par Lil Jon, avec leur rap crié à orientation club. Lord Infamous est l’un des créateurs du flow popularisé par Migos et que tous reprennent depuis bientôt deux ans. Enfin, en plus d’être avec OutKast, Eightball & MJG, UGK ou les Geto Boys des pionniers du Dirty South, la mafia aux trois 6 a inspiré toute une partie de la scène de Floride, celle de Denzel Curry, de SpaceGhostPurrp et son Raider Klan.

A la veille d’un nouvel album, Watch What U Wish, annoncé depuis la récente re-formation du groupe, cette fois sans Juicy J qui, lui, n’a plus quitté le gratin du milieu; nous avons sélectionnés, au sein de leurs 9 albums officiels, les 25 meilleurs morceaux afin de retracer l’histoire et l’influence de cette légendaire mafia.


chapter2-11.26.2013

25. Land Of The Lost

Même si des différends financiers ont divisé le groupe, Three 6 Mafia a toujours montré une certaine camaraderie par leurs posse cuts récurrents, dont Land Of The Lost qui n’a rien de l’échec cinématographique du même nom.


Mystic Stylez (1995)

24. Fuckin’ Wit Dis Click

« This flow comes from Drizzy, he got it from Migos, they got it from Three 6  » ; c’est par ces paroles, tirées de Trap Back, que 2 Chainz citait la Three 6 Mafia comme créateur du « Migos flow », cette manière de rapper rapidement et de manière saccadée. Dans le groupe de Memphis, personne n’a autant utilisé ce flow que Lord Infamous, décédé en décembre 2013 d’une crise cardiaque. Sur ce beat inquiétant et dès 3:28, vous aurez la preuve que, bien qu’ils l’aient popularisée, le trio d’Atlanta n’est pas à l’origine de cette manière de rapper.


Chapter 1 : The End (1996)

23. In-2-Deep

Three 6 Mafia a longtemps flirté avec le diable et l’imagerie morbide. Il n’était pas rare de voir Juicy J porter des t-shirts Iron Maiden, par exemple. Dans In-2-Deep, le groupe pousse le délire encore un peu plus loin, alors que suicide et pacte avec le diable sont évoqués lors du morceau.


Chapter 2 : World Domination (1997)

22. Hit A Muthafucka

Des cris, un beat énergique et six rappeurs qui poussent à vous battre, n’écoutez pas ce morceau avant un rendez-vous avec votre boss.


Mystic Stylez (1995)

21. Porno Movie

Mystic Stylez, leur premier album, est un manifeste du son de Memphis de l’époque et des délires Horrorcore rap. Les instrumentales sont suffocantes, lentes et lo-fi tandis que les paroles demeurent morbides et violentes. Si l’album est dans l’ensemble une grande agression sonore, trois morceaux apportent du répit à l’auditeur: Da Summa, All Or Nothin’ et Porno Movie. Pourtant, vous le verrez, le groupe n’en reste pas moins cru.


Da Unbreakables (2003)

20. Put Cha D. In Her Mouth

Le sexe, et plus précisément l’acte oral, a été un sujet prédominant dans la carrière du groupe de Memphis, de Porno Movie à I’d Rather en 2008, en passant par Put Cha D. In Her Mouth tiré de Da Unbreakables, album sorti en 2003 qui ne contenait presque que des bangers.


Chapter 1 : The End (1996)

19. Where’s Da Bud

S’il est vénéré par les fans de la Three 6 Mafia, Lord Infamous est très peu cité au-delà de ce cercle. Espérons que ce classement rétablisse une certaine justice: alors que parmi ces 25 morceaux, vous ne trouverez que des grands couplets du dénommé Scarecrow, voici un de ses solos et un grand classique du groupe, tiré de Chapter 1: The End.


Chapter 2 : World Domination (1997)

18. Neighborhood Hoe

Un sample de Jodeci, une Chevrolet et une casquette ajustée au millimètre: alors que DJ Paul se dit souvent être le « King Of Memphis », il était, le temps des 2 minutes de ce morceau, le Roi de tous les pimps.


Most Known Unknown (2005)

17. Side 2 Side (Remix) (Feat. Kanye West & Project Pat)

DJ Paul, Juicy J et Crunchy Black sont des gangsters, ils ne dansent pas mais bougent timidement leur corps d’un côté à l’autre. Pourtant, Crunchy Black est notamment connu pour être un digne représentant de la « gangsta walking « , une danse née de la Buck music, genre de rap local qui a explosé au début des années 90′ à Memphis. De ce Side 2 Side, il existe trois versions. C’est celle avec Kanye West, présente seulement dans la ré-édition de l’album, qui est indéniablement la plus remarquable, notamment grâce à cet excellent 8 mesures du Yeezus.


When the Smoke Clears: Sixty 6, Sixty 1 (2000)

16. Mafia Niggaz

Si vous pensez que Mike Will Made It, DJ Mustard ou Big K.R.I.T. en abusent, que direz-vous de Mafia Niggaz et ses 104 « Yeah Hoe! »? C’est d’ailleurs ce morceau que les trois producteurs précédemment cités ont samplé, énième preuve de l’influence du groupe de Memphis.


Choices : The Album (2001)

15. Baby Mama (Feat. La Chat)

Jouer les players, coucher à tout va, il fallait bien que Juicy J se fasse avoir. Dans Baby Mama, il est traîné au tribunal par La Chat, qui remplaça Gangsta Boo après son départ, pour qu’il paye une pension alimentaire. Sortez couvert, Juicy J ne vous le dira pas deux fois.


Da Unbreakables (2003)

14. Bin Laden

Ne vous méprenez pas, la mafia de Memphis ne fera jamais un morceau engagé. Ici, c’est d’une variété de chanvre qu’ils ont découvert à Chicago dont nous fait part le groupe.


Choices : The Album (2001)

13. 2 Way Freak (Feat. La Chat)

Des bruits de beeper rythment 2 Way Freak, tiré de la B.O. de Choices, le film qu’ils ont sorti en 2001. En 13 ans, la technologie a bien changé mais le morceau n’a pas pris une ride.


Mystic Stylez (1995)

12. Da Summa

Comme Porno Movie, Da Summa fait partie des morceaux les plus accessibles de Mystic Stylez. Basé sur un sample (grillé) de Rick James, Da Summa fut, selon Juicy J, le premier morceau de la Three 6 Mafia à être joué par les radios locales, pour son caractère laid-back, groovy et presque nostalgique.


Da Unbreakables (2003)

11. Ridin’ Spinners (Feat. Lil’ Flip)

Utilisés à tort et à travers ces dernières années, les « SKRRT « , onomatopées imitant le bruit d’un freinage d’urgence, ne datent pas d’hier. Dans Ridin’ Spinners, troisième single de Da Unbreakables, DJ Paul, Juicy J, Crunchy Black, Lord Infamous et un Lil’ Flip en grande forme en abusent, afin de nous expliquer comment leurs jantes continuent de tourner même à l’arrêt. Si Lil Wayne a déjà fait usage de cet ad-lib en 1999 dans le morceau Loud Pipes (de l’album Tha Block Is Hot), preuve d’une existence plus ancienne, nul doute que Three 6 Mafia a aidé à le populariser, surtout auprès d’un certain Tity Boi présent dans le clip de cette même chanson.


When the Smoke Clears: Sixty 6, Sixty 1 (2000)

10. Who Run It

Sock It 2 Me de Missy Elliott, sorti en 1997 (tiré de l’album Supa Dupa Fly), et Who Run It partagent le même sample, celui de Ready Or Not Here I Come (Can’t Hide From Love) des Delfonics. Alors que l’instrumentale de Timbaland se veut lente, celle produit par DJ Paul et Juicy J est plus rapide, notamment grâce aux hi-hats qui donnent plus de rythme, pour un résultat, vous le verrez, proche de l’hymne de tous les combats.


64023

9. Tear Da Club Up 97′

Des morceaux pour se battre en club, la mafia aux trois 6 en a fait des dizaines. Pourtant, aucun ne fut autant emblématique que Tear Da Club Up. Le morceau a d’ailleurs tellement compté dans la carrière du groupe qu’il a traversé les années. Enregistré en 1991, après que DJ Paul ait imaginé le morceau dans un McDonald’s de l’Elvis Presley Boulevard, Tear Da Club Up se retrouvera dans Mystic Stylez, leur premier album, avant d’être repris, en 1997 alors que le groupe venait de signer leur deal avec Relativity. Deux ans plus tard, Juicy J, DJ Paul et Lord Infamous formeront les Tear Da Club Thugs le temps d’un unique album, CrazyNDaLazDayz.


17000

8. Hard Out Here For A Pimp (Feat. Paula Campbell)

Ce fameux 5 mars 2006, lors de la 78ème cérémonie des Oscars, même George Clooney aura été remercié par DJ Paul et son excellente élocution. Déferlante de baggys, de bling-bling et d’excitation, la mafia aux trois 6 sera rentrée dans la légende, pour avoir été le premier groupe de rap à faire un live aux Oscars ainsi que pour être, après Eminem, les deuxièmes artistes rap à remporter le prix de la meilleure chanson originale (et donc également le premier groupe rap). Ce morceau sera inclus dans la ré-édition de Most Known Unknown en 2006.


Three 6 Mafia - Doe Boy Fresh CDS (2007)

7. Doe Boy Fresh (Feat. Chamillionaire)

Alors qu’il devait être le premier single de Last 2 Walk, neuvième album de la Triple Six Mafia, alors composée seulement de Juicy J et DJ Paul, Doe Boy Fresh ne se trouvera finalement pas dans l’opus. Leaké un mois avant sa sortie officielle, il sortira en janvier 2007 tandis que l’album ne verra le jour qu’en juin 2008. Le paradoxe de ce neuvième album, où l’on retrouve autant Al Kapone qu’Akon et Good Charlotte, c’est que son meilleur morceau ne s’y trouve pas.


Chapter 2 : World Domination (1997)

6. Who Got Dem 9’s (Feat. Project Pat)

Project Pat, frère de Juicy J, a toujours gravité autour du groupe de Memphis. Il est en featuring sur tous leurs albums, à l’exception du premier et du septième, Choices II: The Setup. Même si ce morceau n’est pas le plus représentatif des qualités du MC, Who Got Dem 9’s est une de leurs meilleures collaborations.


Chapter 1 : The End (1996)

5. Late Night Tip

DJ Paul et Juicy J ont assuré la production de tous les albums du groupe. Si vous doutez encore de leur talent, écoutez comment, sur Late Night Tip, ils transforment le hit de Lisa Fischer, How Can I Ease The Pain, en morceau démoniaque, juste en ajoutant des notes de piano. Brillant, le morceau sera d’ailleurs repris, avec In-2-Deep, dans leur troisième album, Chapter 2: World Domination.


When the Smoke Clears: Sixty 6, Sixty 1 (2000)

4. Sippin’ On Some Sizzurp (Feat. UGK & Project Pat)

Certes, pour rentrer dans le paysage mainstream du rap, la Three 6 Mafia a été obligée de mettre du syrup dans son vin. Sippin’ On Some Sizzurp, justement, est une de ces tentatives de séduction les plus flagrantes. Surfant sur la vague du Dirty South en mettant en avant un produit largement populaire dans ces Etats, le groupe de Memphis adoucissait également sa production afin que ce morceau soit plus accessible. Enfin, ils avaient invité Bun B et Pimp C qui avaient alors le vent en poupe avec leur collaboration avec Jay-Z. Tout était réuni pour que ce single fasse mouche. Plus que ça, le morceau est devenu un vrai classique.


Da Unbreakables (2003)

3. Like A Pimp (Remix) (Feat. Pimp C & Project Pat)

Les pimps sont une institution à Memphis. Eightball & MJG, Playa GTela, Kingpin Skinny Pimp, tous ont porté haut les couleurs du sexisme, de la flamboyance et de la vantardise. Accompagné d’un autre grand pimp, la Three 6 Mafia sortait, en 2003, une hymne au genre.


mzi.oyqowvaw.600x600-75

2. Stay Fly (Feat. Young Buck, Eightball & MJG)

DJ Paul et Juicy J avaient déjà samplé des centaines de fois Willie Hutch. Parler de drogue était une habitude pour eux. Pourtant, vendu à plus de 2 millions d’exemplaires et ayant atteint la 8ème place du Billboard Hot 100, Stay High est le single de la Triple Six Mafia qui a rencontré le plus de succès. Rapidement transformé en Stay Fly, afin de pouvoir être diffusé, ce morceau est plus lumineux que leurs anciens singles. Rajoutez à cela ce refrain répétitif et saccadé et vous trouverez sûrement la formule gagnante de ce hit.


Chapter 2 : World Domination (1997)

1. Motivated

Dans la discographie de Three 6 Mafia, Motivated fait office d’intrus. Ici, pas d’ode à la drogue ou d’instrumentale scupturale; le discours se veut encourageant, le tout sur un beat très instrumental, presque classe. Le soir de leur victoire à la cérémonie des Oscars, Motivated devait certainement résonner dans un coin de leur tête.


Par Dimitri. 

Accueil Best Of Du Mois Rap US Top Songs

[Top Of The Month US] Novembre 2014

Vous avez loupé les sorties du mois de novembre? Aucun souci, notre top servira de récapitulatif. Rick Ross a livré son deuxième album de l’année, un mitigé Hood Billionaire qui contient tout de même ses temps forts, dont Coke Like The 80’s, produit par Beat Billionaire. Big K.R.I.T. a sorti son excellent Cadillactica, Iamsu! une réédition de son premier album, Sincerly Yours, et Caskey, jeune rappeur signé sur Cash Money Records, une nouvelle mixtape. Enfin, Boosie Badazz, Ghostface Killah, Grande Marshall ou Kevin Gates ont livré d’excellents extraits de leur prochain projet. Le retard pour le mois de novembre est rattrapé mais ne loupez pas décembre, il y aura trop de sorties pour les énumérer en sept lignes.  

20. Boosie Badazz – On That Level (Feat. Webbie)
19. Rockie Fresh – I Need [Prod. Peezy]
18. Stupid Genius – Hit My Line
17. Fat Trel – Burn (Feat. Rick Ross) [Prod. Beat Billionaire]
16. Rick Ross – Coke Like The 80’s [Prod. Beat Billionaire]
15. Iamsu! – Aiight (Feat. Project Pat) [Prod. Jay Nari x Dupri Of League Of Starz]
14. Ghostface Killah – The Battlefield (Feat. Kool G. Rap, AZ & Tre Williams) [Prod. Fizzy Womack and the Revelations]
13. Casey Veggies – Backflip (Remix) (Feat. Iamsu! & YG) [Prod. The Invasion]
12. Young Buck – Bring My Bottles (Feat. 50 Cent & Tony Yayo) [Prod. by Swiff D]
11. GrandeMarshall – The Formula [Prod. Ben Pramuk & Sam Greens]
10. Boosie Badazz – Like A Man (Feat. Rich Homie Quan)
9. Rich Gang – Sho Me Love (Feat. Drake) [Prod. London On The Track]
8. Caskey – Sun Goes Down [Prod. The Mekanics]
7. Mike Jones – 3 Grams (Feat. Slim Thug & Yung Deuce) [Prod. Jstrongarm]
6. Ty Dolla $ign – Stand For [Prod. Diplo & DJ Dahi]
5. Kevin Gates – Perfect Imperfection [Prod. Red On Da Track & Touchdown]
4. Kevin Gates – I Don’t Get Tired (Feat. August Alsina)
3. Mike G – B.M.B. (Feat. Pouya & Denzel Curry) [Prod. Tyler Hath]
2. Big K.R.I.T. – Cadillactica [Prod. Big K.R.I.T.]
1. G-Eazy – Achievement [Prod. Christoph Andersson]

Tops précédents

 

Top du mois d’octobre

Top du mois de septembre

Par Dimitri.

Accueil Best Of Du Mois Rap US Top Songs

Boosie Badazz sur le chemin de la rédemption

Comment un artiste, fraîchement sorti de prison (10 mars 2014), peut-il avoir conservé autant de buzz après cinq ans d’incarcération ? C’est la question que l’on se pose au sujet de Boosie Badazz. Alors que tout le monde le donnait « mort » lors de son retour dans un milieu qui se renouvelle de plus en plus vite, le rappeur, qui se faisait appeler anciennement Lil’ Boosie, n’a pas perdu ne serait-ce qu’une once de notoriété. Pire, c’est à se demander si l’artiste sudiste a engrangé plus de buzz qu’il en avait auparavant durant son long séjour derrière les barreaux. Enchaînant des featurings avec des artistes de renom, des interviews ou encore en étant actif sur les réseaux sociaux, Badazz est omniprésent. Retour sur une carrière prometteuse qui aurait pu (dû) tomber aux oubliettes.

Il y a maintenant une décennie, Lil’ Boosie venait de signer sur Trill Entertainment, label fondé par le regretté Pimp C. Son compère de longue date, Bun B voyait en Boosie l’un des dignes successeurs du groupe UGK. Certains osaient même le comparer à un certain Tupac pour ses textes entreprenants et narratifs qui transpiraient et illustraient à la perfection les vrais faits de la rue. Une cote de popularité qui ne cessait d’augmenter pour le natif de Bâton-Rouge en Louisiane. Il aurait pu devenir un mastodonte de l’univers rap si ses infractions ou problèmes avec la justice n’existaient pas.

Ainsi, c’est le 22 septembre 2009 que sa descente aux enfers commence, alors qu’il est condamné à deux ans de prison pour trafic de drogue et possession d’armes. Mais quelques mois plus tard, le juge décide de doubler sa sentence car il a violé sa probation. Pendant cette période-là, il était en maison d’arrêt avec un bracelet électronique. Mais le pire reste à venir. En juin 2010, il est présumé coupable du meurtre de Terry Boyd, 35 ans. Cet ancien prisonnier se fait tirer six fois dessus par un certain Marlo Mike, un soir d’octobre 2009 dans les rues de Bâton-Rouge. Ce Marlo Mike a affirmé avoir été payé par un certain Torrence Hatch pour commettre ce meurtre. Et le vrai nom de Lil’ Boosie est bel et bien Torrence Hatch. Par ailleurs, il se trouve également que ce Terry Boyd était un ancien rival de rue de l’artiste: plusieurs preuves lient Boosie Badazz à ce meurtre au premier degré. Cependant, il sera acquitté de cette charge en 2012.

C’est à ce moment-là que Boosie commence à connaître un gros regain de notoriété (même s’il ne l’a jamais réellement perdue). En effet, son entourage et son quartier commencent à fabriquer des affiches et des vêtements imprimés du slogan Free Boosie afin de les distribuer. Le slogan devient alors une mode et ne tarde pas à se répercuter sur les réseaux sociaux avec le hashtag #freeboosie. Il ne reste plus qu’aux artistes de participer au jeu et de le citer dans leurs propres morceaux. Des rappeurs comme Meek Mill, Lil Wayne, Gucci Mane, Game, Yo Gotti ou encore 2 Chainz n’hésitent pas à relancer la cause avec des « Free My Nigga Boosie » placés dans leurs textes. Le phénomène prend tellement d’ampleur que chaque actualité concernant Torrence Hatch se retrouve sur Internet quelques secondes plus tard. Influent ou pas, le rappeur est libéré de prison le 5 mars 2014 pour bonne conduite même s’il reste sous liberté conditionnelle jusqu’en 2018.

« The best things in life are free, free my nigga Boosie, gone » Lil Wayne dans Bitches and Bottles.

Dès sa sortie, Badazz est demandé de toutes parts pour poser quelques couplets. On le retrouve notamment sur l’EP de 2 Chainz où le rappeur de la Louisiane prouve qu’il n’a pas perdu une once de son agressivité. En effet, sur Wuda Cuda Shuda, Boosie ne se fait pas prier et délivre une prestation de choix en crachant toutes ses tripes sur le beat de Mike Will Made It. C’est ensuite sur le clip du remix de Cut Her Off, banger de l’été, que le « Realest Rapper » ramène ses chaînes dorées afin d’effectuer le premier couplet du morceau. Reléguant au second plan ses collègues, Boosie effectue un seize-mesures à la fois tonitruant et charismatique. Il confirme alors qu’il n’a rien perdu de son flow et de sa voix criarde tant excentrique qui lui permet de se démarquer des autres. A ce moment-là, on apprend alors que l’enfant des rues n’en est plus un car il décide de changer son pseudo en Boosie Badazz. Il participe, entre autres, à Face Down (de l’album de DJ Mustard) en effectuant un refrain accrocheur et un dernier couplet de bonne qualité. Mais c’est aussi sur le mielleux Beez Like (de Jeezy) ou l’énergique Nickel Rock (de Rick Ross) que Boosie a forgé sa réputation actuelle.

Enfin, pour couronner le tout, le natif de Bâton-Rouge sort sa première mixtape officielle depuis sa libération de prison le 30 octobre de cette année. Life After Deathrow en est le titre, ce qui pimente la comparaison avec 2Pac, notamment à cause des sujets traités dans leurs titres à propos de la rue et de leurs séjours passés en prison. Une mixtape de très bonne qualité qui ne fait que confirmer le retour au premier plan de l’idole de Bâton-Rouge (sorry Kevin Gates). Les productions sont excellentes et loin d’être dépassées (O Lord). Boosie, lui, est remarquable au micro et livre des prestations de qualité tout au long de l’opus. On ressent également ses années passées en cellules dans ses textes et cela en devient émotionnel (Streets On Fire).

Pour finir, Boosie Badazz a sorti plusieurs singles ces derniers temps (On That Level, Heart Of A Lion ou Walk Like A Man) pour promouvoir son prochain album studio intitulé Touchdown 2 Cause Hell. De plus, un trailer assez fort en émotion est également sorti où l’on voit des images de l’artiste avant de se faire emprisonner. On ne doute donc pas de la grosse attente placée sur l’album si on sait que le rappeur est considéré comme une idole dans les rues des Etats-Unis. Une idole qui est passée par plusieurs épreuves sans qu’aucune n’ait pu empêcher son retour. Alors, come-back de l’année ou pas ?

Accueil Découvertes Divers Rap US

[Top Of The Month US] Octobre 2014

PicsArt_1403900847805

De tous les mois de cette année, octobre a été le plus foisonnant. The Game, T.I., DJ Quik ou Run The Jewels se sont illustrés en livrant un album mais les plus jeunes, comme Vince Staples, Stalley, Logic ou encore Scotty ATL, ont également sorti des projets. Vous retrouverez certains de ces noms et d’autres comme Juicy J, Iamsu! ou Young Thug, toujours très productifs, dans notre top du mois. Bonne écoute!

  1. Rich Gang – Givenchy [Prod. Dun Deal]
  2. A$AP Rocky – Multiply (Feat. Juicy J) [Prod. Curtis Henron]
  3. Clockwork Indigo – XYNO [Prod. Erick Arc Elliott]
  4. Skeme – Peace Of Mind [Prod. Sean Momberger]
  5. Run The Jewels – Close You Eyes (And Count To Fuck) (Feat. Zack de la Rocha) [Produced By El-P]
  6. DJ Quik – That N*****r’s Crazy [Prod. DJ Quik]
  7. DJ Quik – Pet Sematary [Prod. DJ Quik]
  8. Rich Gang – Imma Ride (Feat. Yung Ralph) [Prod. London On The Track]
  9. Skepta – It Ain’t Safe (Feat. Young Lord)
  10. Earlly Mac – #Like Pac (Feat. Dusty McFly, SayItAintTone, Big Quis) [Prod. Ice Pic]
  11. Gangsta Boo & BeatKing – Dollar Signs (Feat. Daz Dillinger) [Prod. By Stunt N Dozier]
  12. Meek Mill – Fuck You Mean (Feat. Lil Boosie) [Prod. J. Oliver]
  13. Jay Rock – Parental Advisory [Prod. SmokeyGotBeatz]
  14. Juicy J – All I Need (Feat. K. Camp) [Prod. Big Fruit]
  15. The Game – Hit Em Hard (Feat. Bobby Shmurda, Freddie Gibbs & Skeme) [Prod. By Amadeus]
  16. Iamsu! – On Me (Feat. Kool John & Rich Homie Quan) [Prod. The Invasion]
  17. Young Thug – Take Kare (Feat. Lil Wayne) [Prod. London On The Track]
  18. Jet Life – Dollaz (Feat. Freddie Gibbs & ESGN)
  19. Destructo – Dare You To Move (Feat. Problem) [Prod. Destructo]
  20. Scotty ATL – Cash Trip [Prod. [Prod. By Sledgren]

 

Top précédents

Top du mois de septembre

Top du mois d’août

Par Dimitri.

Accueil Best Of Du Mois Rap US Top Songs

[Chronique] Stalley – Ohio

stalley-ohio

Après avoir sorti une poignée de mixtapes en indépendant, Stalley signe en 2011 sur le label de Rick Ross, MMG, qui commence alors à pouvoir compter sur un effectif intéressant, avec les récentes signatures de Meek Mill, Wale, ainsi que Gunplay et le groupe Triple C’s. Si le rappeur le plus barbu du Maybach Empire s’était déjà constitué une base de fans solide en indé, c’est réellement avec l’aide de son nouveau label qu’il affirmera son style particulier aux yeux de tous, avec des apparitions sur les trois volumes des Self Made, mais surtout avec deux tapes de qualité : Savage Journey To The American Dream en 2012 et Honest Cowboy en 2013. Suite logique des événements, le natif de Massillon, sort son premier album en cette année 2014, sobrement intitulé Ohio, démontrant la volonté de Stalley de représenter son Etat natal et de créer une réelle identité hip-hop autour de celui-ci, qui en manque cruellement.

En effet, si Cleveland a vu naître le groupe Bone Thugs-N-Harmony, ces derniers n’ont pas tardé à adopter un son emblématique de la côte Ouest. Kid Cudi, lui, s’est perdu dans l’espace. Stalley a donc rapidement compris qu’il avait une carte à jouer sur ce terrain, Machine Gun Kelly et King Chip ne suffisant clairement pas à rattraper le retard sur les autres grandes villes du Midwest que sont Detroit ou Chicago et leurs nombreux représentants. Il n’en fallait pas plus pour Kyle Miricks, de son vrai nom, pour l’encourager à s’affirmer ouvertement comme celui qui représente le son de l’Ohio et de ses cols bleus.

Toujours accompagné de son fidèle ami et producteur Rashad, qui est aux manettes sur la grande majorité des tracks de l’album, Stalley ouvre son album par une intro classique nous souhaitant la bienvenue dans l’Ohio. Le beat est caractéristique de Rashad, typé 808 et basses lourdes, et Stalley n’oublie pas de rendre hommage à des légendes de la musique provenant de son Etat que sont Bootsy Collins ou les Ohio Players, notamment.

Mais Stalley ne tarde pas à céder aux sirènes de la West Coast, en samplant d’entrée le fameux Boyz N’ Tha Hood d’Eazy-E sur son premier single, Jackin’ Chevys et son clip tourné à Compton. Les apparitions de Nipsey Hussle sur le très jazzy et aérien What It Be Like, et le refrain tout en références à N.W.A que lâche Ty Dolla $ign sur l’excellent Always Into Something sont d’autres éléments laissant penser que Stalley n’est pas un si bon ambassadeur qu’il en a l’air. Le James Harden du rap game se permet même de s’essayer, avec succès, au club banger sur un One More Shot convaincant, avec August Alsina au refrain et un couplet propre du Bawse. Cette première partie de l’album reste cependant une vraie réussite avec des sons destinés à être écoutés dans une voiture avec des basses puissantes, dixit Stalley lui-même et son concept d’Intelligent Trunk Music, faisant parfois penser à ce qui se faisait un temps du côté de Houston.

La deuxième partie introduite par un System On The Loud un peu mou et parfaitement close par Navajo Rugs avec un featuring surprenant du groupe De La Soul, fait, elle, la part belle au son auquel nous avait habitué le natif de Massillon par le passé, sur ses différents projets. Si l’Ohio devait avoir un son caractéristique, ce serait celui-là. Des productions moins rentre-dedans, plus laid-backs et jazzy, samplant par exemple les Ohio Players sur Free, et un Stalley moins agressif, traversant tranquillement les rues de son Etat sur 3:30pm, nous montrent le MC dans sa zone de confort, celle dans laquelle il excelle.

Si Ohio est clairement scindé en deux parties différentes, le premier album de notre barbu ne manque pas de cohérence. Ses thématiques préférées que sont l’amour des voitures, de la fumette, et des femmes aussi (un peu), reviennent tout au long de l’album. Ce dernier jongle parfaitement avec les influences de la West Coast, du hip-hop sudiste et bien entendu celles de son Ohio natal tout au long du projet. Si Stalley n’a pas véritablement exploité le label Ohio à fond, on ne peut pas lui en vouloir, tant ce premier album est convaincant et démontre, encore une fois, toutes les qualités du MC. Son association avec Rashad est (encore une fois) un véritable succès. L’Ohio n’a peut-être pas encore trouvé son parfait ambassadeur hip-hop, mais il a certainement entre les mains l’un de ses plus grands talents, qui n’a pas tardé à être adoubé par un LeBron James fraîchement revenu à Cleveland. Ohio’s back on the map.

 

Par Patrik

Accueil Chroniques Rap US

[Chronique] Rich Gang – Tha Tour Part. 1

Young-Thug-Rich-Homie-Quan-Birdman-–-Rich-Gang-The-Tour-Part-11

Young Thug est l’homme de cette année. En plus d’avoir signé trois hits notoires, Danny Glover, Stoner puis Lifestyle, et d’avoir été un featuring obligatoire (Tyga, T.I., Travi$ Scott, Juicy J2 Chainz, etc.), l’ATLien a été très productif. En solo ou en collaboration avec Bloody Jay ou Gucci Mane, Thugga a sorti 5 mixtapes et une légion de morceaux inédits. Toutefois, toute cette spontanéité implique un lot de déchets impressionnant. Trois personnes pouvaient apporter un cadre à Young Thug et ainsi remédier à ces instants de folie non-maîtrisée: Metro Boomin’, avec qui il prépare Metro Thuggin’, Rich Homie Quan: on attend des deux un projet commun, et Birdman qui, toujours dans les bons coups, s’est récemment associé au jeune voyou. Alors, quand on a appris que les deux derniers cités se réunissaient avec Young Thug, nous étions en droit d’attendre une des mixtapes de l’année. Force est de constater que nous n’en sommes pas très loin. 

Au niveau de la production, c’est principalement London On The Track, le producteur préféré de Thugga, Goose et Isaac Flame qui signent les instrumentales de cette mixtape. Ainsi, le tout est très cohérent, tout en beat mélodieux lorgnant vers la pop. Sur ces instrumentales, Young Thug avance en terrain connu; Tell Em (Lies), par exemple, est calqué sur le même modèle que Lifestyle. Par ailleurs, la présence de Birdman participe également à la cohérence de cette mixtape. Même si Rich Gang n’est en fait qu’une boîte de management, il a l’habitude de jouer le rôle de producteur exécutif sur tous les projets touchant de près ou de loin à Cash Money Records. Pour autant, Young Thug ne perd rien de son originalité. Dès cet excellent Givenchy, on retrouve ce débit imprévisible, cette voix bizarre, ce rap fait de cris et d’onomatopées et ce flow qui n’est là que pour accompagner la musicalité des instrumentales. Mal maîtrisées, ces caractéristiques peuvent donner des morceaux hasardeux, comme OMG qu’on peut retrouver sur la mixtape commune avec Gucci Mane, mais, bien apprivoisées par la cohérence de Tha Tour Part. 1 et la présence de Birdman, elles servent parfaitement le projet et en font de Young Thug son personnage central.

D’ailleurs, il brille tellement que ses deux compères apparaissent secondaires. Rich Homie Quan n’est pas pour autant inutile. Dans son registre moins mélodieux, il apporte une autre touche et complète parfaitement à Thugga par moment, comme sur Flava, Freestyle ou Tell ‘Em (Lies), décidément un des meilleurs titres de cette mixtape. Pourtant, l’originalité de Thug est telle que Rich Homie Quan ne semble être qu’un featuring, quelque fois de trop. Enfin, on pourrait également reprocher la direction trop pop et trop soignée des instrumentales. En effet, à part peut-être sur Throw Your Hood Up produite par Sonny Digital, on ne retrouve pas ces productions brutes qui frappent et qui caractérisent certains grands moments de Young Thug. Excellent, ce projet nous donne néanmoins deux nouvelles raisons de se réjouir, un peu plus, de Metro Thuggin’.

Par Dimitri. 

Accueil Chroniques Rap US

[Top Of The Month US] Septembre 2014

En écoutant notre top du mois de septembre, vous verrez que les prochains mois s’annoncent prometteurs. En effet, LogicBig K.R.I.T., le vétéran DJ Quik, Rick Ross ou encore Scotty ATL se sont tous merveilleusement illustrés en dévoilant des extraits de leur futur album. 2 Chainz, Mike Will Made It ou encore Clockwork Indigo, l’association entre les Flatbush Zombies et les Underachievers, ont, quant à eux, annoncé leur retour aux affaires, sans préciser de date ou de format. Pour rester informés, vous pouvez jeter un œil sur cette page, mise à jour régulièrement. Bonne écoute!

x

Top du mois d’août

Par Dimitri.

Best Of Du Mois Rap US Top Songs

[Chronique] The Game – OKE

game-oke-mixtape-cover

Entre ses multiples embrouilles, ses déclarations saugrenues, comme celle d’un album commun avec Ed Sheeran, et son émission de télé-réalité où on le voit osciller entre sa carrière et sa vie de famille, The Game n’impressionne aujourd’hui que par son ridicule. Après avoir créé une pétition online pour la re-formation du G-Unit, puis les avoir félicité pour leur récente union, sans lui évidemment, il a une nouvelle fois insulté le groupe lors d’un récent concert. Il faut le voir, dans un de ses derniers clips, attaquer l’ensemble des XXL Freshmen de 2014 et déchirer l’édition du magazine qui leur est consacré, avant de déclarer que ce morceau avait été enregistré bien avant la parution de cette sélection et donc qu’il n’avait aucun rapport avec elle. Toutefois, si, malgré ses déboires, on continue de suivre Game, c’est que, musicalement, ses sorties sont toujours de qualité, comme cette mixtape, dernière sortie en date, globalement réussie.

OKE (Operation Kill Everything) est sortie dans l’indifférence générale. Premièrement, car l’annonce de sa sortie fut effectuée trois jours auparavant. Mais également car elle ne contient aucun hit et qu’elle ne révolutionne rien. Comme à son habitude, The Game ratisse large en terme d’invités, le tout sans aucune cohésion. Ça va de ScHoolboy Q à Chris Brown, en passant par Fred The Godson,  Lil Wayne ou Stat Quo. Comme toujours, il cite la moitié du milieu dans ses textes, honore une nouvelle fois sa ville avec un titre à son nom et imite encore le style de ses invités, notamment celui de Juicy J sur Super Throwed et celui de Problem sur TD. Enfin, comme sur la majorité de ses projets, il suit la tendance du moment, s’essayant cette fois, en vain, à la ratchet music.

Pourtant, malgré toutes les reproches qu’on peut lui faire, cette mixtape est, dans l’ensemble, réussie. Si une partie de ce projet fait la part belle aux productions électroniques et minimalistes de DJ Mustard ou League Of Starz, la majorité des instrumentales sont plus organiques, soulful et donc plus classiques. C’est ces ambiances qui siéent le mieux à Game. Sur Kill Everything, Compton, Life Is But A Dream ou F.I.V.E., tous des temps forts de cette mixtape, Jayceon Taylor apparaît plus confiant. Sur les productions plus récentes (TD, Same Hoes, Turn Down For What, Fuck A Bitch, Super Throwed), ses flows sont plus hésitants et son univers moins personnel.

Après s’être embrouillé avec presque tout le milieu, Game doit aujourd’hui livrer un combat contre lui-même. Un conflit afin de trouver une réelle ligne directrice dans sa musique. Depuis The R.E.D. Album, on le voit hésitant, tiraillé notamment par des réalités commerciales. Il suit des tendances qui ne lui vont pas, invite (et imite), sur chacun de ses projets, les artistes du moment, même s’ils ne siéent pas à son univers (Tyler, The Creator, Meek Mill, Juicy J, etc.). Les ambiances plus rétros, à base de samples ou aux influences West Coast (Where I’m From, Let’s Ride, Doctor’s Advocate) sont plus adaptées à cet amoureux du rap. Cette mixtape le confirme encore.

Par Dimitri. 

Accueil Chroniques Rap US