On est samedi 19 avril, le coup de 22h a sonné depuis quelques minutes et la foule du Caprices Festival de Crans-Montana commence à s’impatienter. La raison? IAM, groupe mythique du rap français et fort de plus de 20 ans d’expérience live, va bientôt monter sur scène. Et si la tension est palpable, c’est qu’un concert du groupe marseillais est toujours une performance de haut vol, et toujours une réussite pour les organisateurs. Mais quels sont alors les ingrédients d’un tel succès?
Minuit, le concert phare de la soirée vient de finir. Alors que les 6 artistes présents au concert sont déjà repartis et que la foule continue son ovation, le constat est frappant: IAM est une bête de scène. En tournée après leurs deux derniers albums sortis en 2013, Arts Martiens et IAM…, le groupe marseillais a encore une fois réussi son pari, à savoir réussir chacun de ces concerts en organisant un savant mélange entre morceaux classiques et succès récents, entre prestance sur scène et qualités techniques au rendez-vous.
Les classiques ne meurent jamais
L’âge n’a pas d’effet sur les grands classiques du rap français, et c’est pourquoi IAM ne vieillit pas. Ses succès, du moins. Alors que L’école du Micro d’Argent reste à ce jour l’un des plus grands albums de rap français de tous les temps, retrouver ces morceaux performés sur scène procure un plaisir énorme aux spectateurs. Ce retour aux années dorées du rap rappelle de vives émotions à la plus grande partie du public, souvent édulcoré de toutes les tranches d’âge possible. Car plus qu’un groupe aux succès passés, IAM se renouvelle sans cesse, par des albums réguliers, touchant ainsi les plus vieux comme les plus jeunes. Et c’est sans doute là, le plus grand défi qu’un live impose à ses artistes avant de devenir une valeur sure. Savoir transférer ces nouveautés musicales sur scène, en variant les performances tout en gardant le côté mythique des grands classiques. Et le pari se veut plus que réussi pour le groupe marseillais.
Une ambiance chaude pour plus de plaisir
Alors que les concerts de rap US se heurtent souvent à un problème de langue pour communiquer avec le public, les performances d’IAM ne rencontrent pas ce problème, au contraire. Passés maîtres dans l’art d’instaurer une relation avec leurs fans lorsqu’ils sont sur scène, Akhenaton, Shurik’n, Kheops et consorts ne se préservent jamais quand il est l’heure de mettre l’ambiance, utilisant au mieux leur répertoire de petites animations scéniques. Sabres lasers dans l’ombre du Côté Obscur, banc et gyrophares quand vient Demain C’est Loin ou encore show disco des DJs à l’approche de Je Danse Le Mia, les surprises sont nombreuses. Et la qualité technique est également au rendez-vous. Pas en reste quand il s’agit de prendre le micro en main, le duo Akhenaton – Shurik’n continue à fasciner sur les plus grands classiques du groupe comme sur les morceaux tirés des derniers albums. Beaucoup retombent ainsi en enfance face à des titres comme Nés Sous La Même Etoile, Petit Frère ou Quand Tu Allais On Revenait. Point d’orgue de ces concerts de haut vol, Demain C’est Loin impose au public une émotion unique. Déjà long de base, le son prend une autre ampleur lorsqu’il est performé sur scène. 15 minutes de récital nous sont alors offertes, alternées entre passages a cappella et complicité avec un public qui connaît les paroles par coeur.
Si la recette d’un concert réussi existe, alors IAM fait définitivement partie de ces artistes qui la maîtrisent parfaitement. La soirée de ce samedi passé au Caprices Festival n’a fait que confirmer ce fait. Face à une foule qu’ils ont très rapidement emmenée dans leur univers, les membres du groupe ont mis l’ambiance dans une soirée qui n’attendait qu’eux. Pour un public ravi et des organisateurs qui n’en demandaient pas moins.
Remerciements au Caprices Festival.
Par Manu.