En 2012, Sentin’L, rappeur genevois d’aujourd’hui 26 ans, rappait: « Mon rêve c’est l’rap, j’voudrais quelques interviews / Qu’on s’intéresse même si on m’demande si j’aime les pâtes », dans Au Large, titre issu d’Entre Parenthèses, un projet téléchargeable alors gratuitement. Trois ans plus tard, il fêtait au Ned Music Club le vernissage de la sortie physique de ce même disque doublé d’inédits, lors d’une soirée qui conviait la quasi totalité des personnes ayant collaboré sur le projet. C’était pour nous l’occasion parfaite de nous pencher sur son travail. Entre chronique d’un projet aux deux vies et focus sur le paysage rap suisse, entretien avec un passionné.
Hip Hop State Of Mind: On aimerait revenir sur tes débuts afin de savoir qu’est-ce qui t’a amené à faire du rap…
Sentin’L: C’était fin 2003, je suis allé chez un pote. Il avait écrit un texte et m’a demandé de le rapper. A l’époque, je n’écoutais pas de rap, j’avais seulement l’album de Shurik’n, Où Je Vis, mais j’ai essayé de rapper son texte. Dès le lendemain, je commençais à écrire.
HHSOM: Et est-ce que ce tu pourrais revenir sur ta discographie, tes collaborations…
Sentin’L: En 2008, j’ai sorti un premier album, À Ma Manière, avec des collaborations principalement de Genève. Ensuite, j’ai fait La Tête Ailleurs en 2010 avec Karna, Nakk, Cenzino ou Pejmaxx. Enfin, en 2012, j’ai sorti Entre Parenthèses sur le net gratuitement, qui a été téléchargé environ 8’000 fois. Après, j’ai connu une période moins productive, je n’arrivais plus à écrire. Le seul truc que j’ai réussi à faire, c’était le 5H Chrono avec Geule Blansh. Là, l’inspiration est revenue alors j’ai eu l’idée de faire une réédition d’Entre Parenthèses en physique avec des nouveautés, dont certains featurings que je voulais faire depuis un moment.
HHSOM: La sortie de cette réédition s’accompagne de ce live événement qui réunit presque tous les rappeurs qui ont participé au projet (Geule Blansh, M-Atom, Le Bon Nob, P.O.R., etc.). Pourquoi avoir voulu faire cette soirée? Est-ce que tu voulais marquer le coup?
Sentin’L: Oui, je suis quelqu’un qui a toujours beaucoup collaboré dans la musique, parce que j’ai toujours eu des contacts avec des gens externes à la Suisse, que ça soit des rappeurs ou des beatmakers. Je me suis dit que ce concert pouvait marquer le coup mais que c’était aussi une occasion de revoir des bons potes. C’est cool, ça fait une réunion de gens supers. Tout le monde est là, je peux leur passer l’album et c’est aussi un prétexte pour passer une bonne soirée.
HHSOM: Comme tu l’as dit avant, Entre Parenthèses était sorti seulement en téléchargement gratuit sur Internet. Etant en indépendant, comment s’est passé le passage du numérique au physique, au niveau de la pochette, du pressage, etc.? Est-ce que c’est toi qui a fait ces démarches?
Sentin’L: Non, j’ai un graphiste qui vient de Bruxelles qui a fait les visuels. Graphiquement, je suis le plus mauvais au monde, je sais rien faire de bien (Rires). Mais je donne mes idées et j’aime voir comment ça avance. Sur les autres projets, c’était un pote de Genève qui s’occupait des visuels. Sinon, depuis plus d’un an, j’enregistre chez moi car j’ai un home studio donc j’ai déjà plus besoin de devoir en louer un. J’ai tout enregistré et c’est Metronom qui a ensuite mixé et masterisé le tout. Après, on a envoyé ça au pressage, il faut notamment payer le pressage ainsi que les droits qui sont liés. Pour la distribution en France et en Belgique, on collabore avec shoptonhiphop.fr. Pour ce qui est du digital, je bosse avec un gars qui travaille chez Disques Office, une société de distribution en Suisse Romande. Il m’aide pour tout ce qui est digital, iTunes et autres.
HHSOM: Pour toi, c’était important de sortir cet album en CD, par rapport à la symbolique du format physique?
Sentin’L: Oui. Pendant longtemps, on m’a demandé : « où peut-ton le trouver en physique?« . Finalement, je me suis dit que c’était quand même un projet qui était bien, cohérent et qui correspondait à une période de ma vie. Et c’est quand même cool d’avoir son album sur l’étagère. Aussi, quand je croise des gens en voyage, j’ai que mon album de 2010 à leur proposer. Ça fait quand même 4 ans et demi. Même si je suis totalement satisfait, c’est un peu vieux. Cette sortie en physique, ça me fait donc aussi une carte de visite et ça clôt une certaine période de ma vie et dans le rap également.
HHSOM: Tu es quelqu’un qui achète encore des CD?
Sentin’L: Oui, bien-sûr. J’achète les projets des gens, j’aime avoir le CD et regarder ce qu’il y a dedans. Surtout que quand tu fais de la musique, tu sais tout ce qui a derrière. Dès que j’apprécie, je soutiens.
HHSOM: C’est quoi le dernier album que tu as acheté?
Sentin’L: Les derniers, c’est Caballero, Le Pont de la Reine, et JeanJass, Goldman. Ils sont cools, juste un peu courts. Sinon, j’ai acheté Cupcakes de Mani Deïz récemment aussi.
HHSOM: Pour poursuivre dans cette lignée, quels sont les artistes qui t’ont influencé? Qui sont ceux qui t’ont poussé à écrire?
Sentin’L: Quand j’ai commencé à m’intéresser au rap, ce sur quoi j’ai vite croché, c’était Flynt, la Scred Connexion, Hocus Pocus, Dany Dan, Oxmo Puccino, Kohndo, Sakage Kronik, Les Zakariens, Bouchées Doubles. Après, dans le rap américain, plutôt Talib Kweli, Mos Def, Nas, Immortal Technique et ce genre de choses. Pour tout ce qui n’est pas rap, j’écoute de tout: du rock, du reggae, de la chanson française. Tu vois, les Red Hot Chili Peppers, j’ai kiffé ça à fond. Même Nirvana, c’est des choses que j’ai beaucoup écouté. Donc au niveau des influences, je vais pas te citer un nom. Pendant longtemps, Flynt a été un rappeur que je mettais presque au-dessus, pour pleins de raisons. Mais c’est un mix de plein de choses qui m’influencent.
HHSOM: Et au niveau suisse? Même des artistes qui t’influencent encore maintenant...
Sentin’L: A Genève, il y avait Le Duo, c’était Rox Anuar et Jonas, ou Basengo. Tous les anciens de Genève m’ont influencé. Certains nous ont aidé à enregistrer. Encore une fois, je ne pourrais pas te sortir un nom, c’est plus un mix général qui m’a motivé à poursuivre.
HHSOM: Pour revenir sur l’album, la réédition s’accompagne d’un second disque qui contient des inédits ainsi que des morceaux sortis depuis 2012. Est-ce que tu as pensé et construit cette deuxième partie comme un album, au niveau des transitions, des sonorités?
Sentin’L: Non. Je savais, sur les morceaux qui étaient sortis, ceux que je voulais récupérer. Après, c’est vrai qu’au niveau des ambiances des productions, j’ai essayé de faire en sorte que ça soit quand même un peu cohérent. Mais ça n’a pas été construit comme un album.
HHSOM: Pourquoi ne pas accorder autant d’importance à cet aspect? Est-ce que tu préfères la spontanéité?
Sentin’L: Pour la spontanéité, c’est clair. Après, ça colle aussi à l’esprit de la première version d’Entre Parenthèses. J’étais pas parti dans l’idée de faire un album. J’avais fait des morceaux, des solos et des featurings, jusqu’au moment où je me suis dit: « bon, je vais regrouper le tout, ajouter trois-quatre morceaux pour que ça forme ce que j’aimerais« . Là, c’était à peu près pareil: j’avais des morceaux en cours, j’ai eu des nouveaux trucs et il y a eu des trucs spontanés. Récemment, pendant six semaines, je n’était plus en Suisse. Juste avant de partir, je suis allé trois jours à Paris, chez Mani Deïz. On a fait deux morceaux dont un clip, Hors-Jeu, et un featuring avec Hunam. Typiquement, c’était des morceaux qui n’étaient pas prévus. Je me suis réveillé le matin, j’ai pris un co-voiturage une heure après pour Paris, on a fait le truc, puis le clip. Finalement, ça collait à la première version de l’album, ça collait avec cette dynamique là. Mais, les prochains projets vont être construits.
HHSOM: Par rapport au titre de l’album, pourquoi « Entre Parenthèses »?
Sentin’L: Je vois cet album comme une période dans ma vie mais également comme une situation. Cette situation entre vie professionnelle et musique. C’est difficile de placer la musique dans ta vie, surtout à mon niveau. Je sais que je ne vais pas en vivre mais j’aime la musique. Alors certaines fois, tu dois mettre ça de côté et les gens aimeraient que tu mettes ça de côté aussi car il n’en voit pas d’importance. C’est un peu ça « Entre Parenthèses« . Il y a aussi ce délire lié à l’écriture, le jeu avec les mots et la ponctuation.
HHSOM: C’est vrai que cette difficulté à concilier ces deux univers est une thématique centrale de l’album…
Sentin’L: Oui, c’est mon quotidien, je suis confronté à ça en permanence. Tu dois travailler mais en même temps t’as la musique qui t’apporte beaucoup de choses sauf l’argent, qui serait légitime avec les efforts consacrés.
HHSOM: Tu citais Caballero auparavant. Justement, dans son dernier EP, il parle pas mal de ça, d’allier rap et argent. Qu’est ce que tu penses de sa vision des choses?
Sentin’L: Il est parti dans une direction, celle du gars qui veut faire de l’argent et qui voit la musique comme un moyen de s’en faire. Je respecte totalement, c’est des choses que tout le monde pense mais ne le dit pas forcément. Après, Caba va le dire d’une certaine manière, directe, en prenant le truc d’au-dessus. C’est un côté un peu plus égotrip. En plus, il sait que ça fonctionne en ce moment de prendre le truc dans cet angle là. Je pense qu’on parle plus ou moins des même choses mais pris sous des angles différents.
HHSOM: Sur l’album, au niveau des productions, on a pu voir des instrumentales signées Haute Fréquence ou Kids Of Crackling. Comment sélectionnes-tu tes productions? Haute Fréquence est souvent présent, as-tu une alchimie particulière avec lui?
Sentin’L: Bon, Haute Fréquence n’existe plus sous ce nom, il a un autre blaze. En fait, c’est le pote qui m’a fait commencé le rap, j’ai eu la chance dès le début d’avoir un gars qui faisait des productions. Mais, que ce soit avec lui ou avec les Kids Of Crackling, je reçois des instrumentales, j’écoute et, dès que quelque chose me plait, je le garde et j’en fais un morceau. Après, j’ai plein de titres en cours qui n’existeront jamais car je n’arrive pas à les finir. Mais, du moment que je finis un morceau et que je m’apprête à l’enregistrer, je sais que ça va sortir. Il y a des gens qui enregistrent quarante morceaux, en gardent vingt pour l’album et jettent le reste à la poubelle. Je suis incapable de faire ça. Je fais la réflexion avant.
HHSOM: Au niveau des featurings, comme tu le disais avant, tu collabores énormément. Est-ce que tu trouves une énergie particulière dans le fait de partager le micro?
Sentin’L: Oui, c’est du partage mais il y a aussi ce côté « défi ». Il faut que tu sois au niveau de l’autre et donc que tu te surpasses. Sur des solos, ça va couler plus facilement, t’as plus le temps d’étaler ce que tu veux amener. Sur un seize en featuring, tu dois être bon sur un temps plus court. Il y a ça qui est cool et aussi le fait que ça amène une autre touche.
HHSOM: Tu as fait pas mal de connexions dans le rap français et dans le rap belge. On peut penser à Lomepal, Caballero, JeanJass ou Fadah. Comment tu as créé toutes ces connexions?
Sentin’L: C’est grâce au net, soit des gens me contactent, soit je fais la démarche parce que j’apprécie ce qu’ils font. Caballero, je le connais car Carlos, un gars de son équipe, m’avait fait découvrir ce qu’il faisait, à une époque où il écoutait mes sons. C’était aux débuts de Caba. Et on s’est mis en connexion, on s’est rencontré à Bruxelles puis on a fait un premier morceau. Fadah, par exemple, je l’ai découvert car j’avais fait un concours pour Entre Parenthèses…
HHSOM: Comment s’était passé justement ce concours?
Sentin’L: En fait, on avait publié une production de Mani Deïz, les MCs pouvaient rapper dessus et celui qu’on préférait se retrouvait sur le projet (La première version d' »Entre Parenthèses », NDLR). J’ai découvert Fadah comme ça. On s’est mis en connexion, il m’a invité sur son album et j’ai fait de même. Donc ça dépend, les connexions peuvent se faire par l’intermédiaire d’autres, tu peux découvrir la personne sur le net ou la découvrir en concert. Tu vois, Lacraps, je l’ai vu en concert en décembre, il y avait Melan que je connaissais depuis un moment. On était les trois et on a décidé de faire un morceau. Il y a de tout, des choses sur la durée et d’autres plus spontanées.
HHSOM: Justement, on voulait parler du rap belge, très présent sur Entre Parenthèses. On pense au titre Onze, il n’y a que des rappeurs belges dessus?
Sentin’L: A part M-Atom, oui, il n’y a que des belges. Azzili Kakma, Karib d’Opak, le collectif à Scylla, JeanJass, Caballero, Carlos, Syntax, Senamo, Ysha, Seven: on est onze!
HHSOM : Du coup, est-ce qu’il y a une dynamique un peu semblable entre la Belgique et la Suisse ?
Sentin’l : Oui, souvent les gens disent ça, par rapport à la France. On aime bien se mettre en dehors de la France. C’est aussi des petits pays qui sont un peu fiers quand des choses se passent chez eux. Et puis, on a pas vécu la période rap français, qui s’est beaucoup passée à Paris, de l’intérieur. On est pas parisien… On a vécu le rap un peu de l’extérieur, on a plus du faire l’effort de s’y intéresser. Le rap était pas directement là pour nous, on a du aller vers lui. Du coup, en devant aller chercher le rap, on est plus devenu ce qu’on peut appeler des puristes aussi. C’est ce qu’on dit de nous en tout cas. Ça a façonné ce qu’on aime et, du coup, notre manière de faire de la musique.
HHSOM : Ici au Ned, il y a beaucoup de rappeurs francophones indépendants qui passent, la majorité dans ce style que tu décris. Il y a eu Caballero et JeanJass dernièrement, Swift Guad, Nakk, L’indis et plein d’autres à la première soirée de la One Shot. C’est un peu le même circuit. C’est des gens avec lesquels tu collabores pour certains, tu les connais peut-être ?
Sentin’l : Je ne connais pas tout le monde mais on collabore, on se voit en concert, etc. Ça fait plaisir parce que c’est là qu’on voit qu’il y a un renouveau dans la dynamique des rappeurs. J’ai l’impression qu’il y a plus de collaborations saines et ça se passe aussi chez les auditeurs. Il y a des jeunes qui viennent aux concerts, paient 15 francs leur billet, achètent encore deux albums et trois t-shirts. Ils ont dépensé 100 balles à la soirée rap ! Moi, il y a 10 ans, j’allais en concert à l’Usine, on payait dix francs l’entrée, ça nous saoulait déjà. Il y avait 20 personnes, une embrouille et voilà. Aujourd’hui le rap, c’est comme le rock à l’époque, c’est devenu une musique de société. Aujourd’hui, les gens te demandent quel style de rap tu fais, ils comprennent qu’il y en a plusieurs. On sent que ça rentre dans les mœurs.
HHSOM : On sent, dans une certaine mesure, qu’aujourd’hui, cette scène indépendante dont on parlait est assez forte, il y a une dynamique…
Sentin’l : Oui, c’est vrai ! Mais c’est même pour des rappeurs indépendants qui ont 35 ans aujourd’hui que ça marche bien. Ça revient. Je pense aussi pour ça, que les jeunes rappeurs d’aujourd’hui vont pouvoir un peu faire parler d’eux, même en venant de Suisse par exemple.
HHSOM : On voulait justement parler du rap suisse. Si on te demandait de parler du rap suisse qu’est ce que tu dirais toi ? Est-ce qu’il y a une unité, une identité ?
Sentin’l : Je dirais que c’est comme tous les raps. Il y a du bon et du mauvais, quelques artistes qui sortent du lot. Je pense pas qu’il y ait une unité, je pense que le rap suisse, c’est juste du rap. Il y a certains artistes qu’on peut mettre dans les cases dont on a parlé avant. Mais ce que je vois surtout, c’est qu’il est prolifique. Il y a des projets qui sortent, y en a des bons… Comme je t’ai dit, je pense qu’il y aura quelques artistes qui auront moyen de faire quelque chose.
HHSOM : C’est un hasard mais ce soir-même, justement, se produisent les Reprezent Music Awards, qui décernent donc des statuettes aux rappeurs suisses. Qu’est ce que tu penses de cette cérémonie ?
Sentin’l : Oui, ça fait trois-quatre ans qu’ils font ça. L’année passée, j’ai été nominé deux fois pour « Meilleur texte », je crois. Le fonctionnement du truc change tout le temps en fait, il y a des gens qui votent… Mais c’est un grand débat ces Reprezent Awards… C’est bien et c’est pas bien. Mais ça fait parler du rap aussi dans les médias, je préfère le voir comme ça. C’est des gens qui se bougent et c’est bien même si ça fait toujours parler. Peut-être qu’un jour je vais en gagner un, ça serait cool mais ça ne change rien. C’est juste histoire de marquer le coup. Après, c’est toujours la question de classer qui gène un peu. Mais ça fait bouger, c’est bien.
HHSOM : Sinon, par rapport aux autres artistes suisses, est-ce que tu fais des connexions autre part qu’à Genève aussi ?
Sentin’l : Oui, c’est clair. Ce soir, il y a des Lausannois qui sont là. A une époque, je collaborais beaucoup avec Intenzo et Fleo de Fribourg. Après, j’ai des connexions un peu partout. Mais j’ai conclu quand même que Genève est beaucoup plus prolifique, peut-être parce qu’on est proche de la France. Ça me correspond plus aussi ce qui se fait là-bas. La plupart des artistes suisses que j’apprécie sont de Genève.
HHSOM : Et tu n’as pas une certaine envie de mettre en avant le rap suisse en faisant des feats ?
Sentin’l : Non, le rap suisse en tant que tel, je m’en fous, comme du rap français ou celui de Bretagne ! L’important, c’est le gars avec qui je vais collaborer, s’il est fort ou pas… J’ai pas besoin de représenter le rap suisse…
HHSOM : Est-ce que tu trouves, par ailleurs, qu’il se passe pas mal de choses en Suisse par rapport aux concerts ? Ici-même, au Ned, il y a beaucoup d’artistes qui viennent…
Sentin’l : Oui, c’est clair que depuis quelques années, il y a pas mal de choses qui se passent… Ici, la dernière soirée avec Caballero et JeanJass, c’est moi qui l’ait organisée. C’est cool, ça bouge.
HHSOM : Justement, tu organises des concerts également, est-ce que pour toi c’est une manière de faire vivre le rap différemment ?
Sentin’l : Oui, aussi. Je teste également s’il y a moyen plus tard de me faire de l’argent avec ça. Pour l’instant, c’est sûr que non. Je me suis rendu compte en fait que, comme ça fait dix ans que je suis dans le milieu, je connais beaucoup de gens. Du coup, j’ai les moyens, de par mes connexions, de faire venir des gens, de faire des bonnes soirées, etc. C’est pour voir si y a moyen de s’installer pour organiser des choses plus tard mais également de faire venir des gens qui sont pas encore venus, pour véhiculer des bonnes soirées.
Le double CD d’Entre Parenthèses est disponible sur le site shoptonhiphop.com.
Propos recueillis par Loïck et Dimitri.